Ordinateurs : les petites fâcheries des Chaumontais
Fraîchement installé à Chaumont, Alexandre et Céline Frattini proposent, avec un showroom de PC de seconde main, de dépanner les nôtres. Opportunité de découvrir les petites fâcheries des Chaumontais avec leurs ordinateurs.
« Non, je n’ai jamais fait de sauvegarde du contenu de mon PC… ». À Alexandre Frattini et son épouse Céline la charge de « récupérer les fichiers » disparus. Il arrive que le désespoir de ces clients leur fasse « mal au cœur ». Très souvent, ce sont des photos qu’ils ont perdues. Celles d’un être cher qui s’est éteint, d’un bébé devenu grand, bref, le reflet d’un pilier de leur vie s’est comme évaporé. Voilà que « le PC ne démarre plus ». Or, « ils peuvent toujours ouvrir des comptes en ligne pour stocker leurs images, que le réseau hoquète et la satanée sauvegarde échoue ». Alexandre peut même aller jusqu’au bout du bout, quand les données avaient été conjointement enregistrées sur un disque externe, en faisant appel à des archéologues… du bout du bout, à Paris.
Vieilles méthodes inusables
« Les piratages des boîtes mail ? Ça ne se fait plus ! ». Sauf qu’Alexandre et et Céline en voient passer des ordinateurs hackés, boîtes mail comprises. « Vous voyez, le fichier dont le nom commence par un arobase (@) ? C’est symptomatique d’une intrusion ». Mais on peine à convenir que son matériel est infecté. On a autorisé son ordinateur à télécharger une vidéo réputée si drôle, mais d’origine inconnue, et emmenée avec un cheval de Troie. Sans compter qu’on la « forwarde » à ses contacts… susceptibles de nous imiter. « Toutes les vieilles méthodes marchent », soutient Alexandre. Les hackers ont de beaux jours devant eux. Même s’ils ont plus vite fait de sévir via nos mobiles, qui « contiennent beaucoup plus de données privées… ne serait-ce que les systèmes de paiement ».
La vie privée, une anxiété de vieux
En revanche, que les « piratés » ne s’imaginent qu’ils sont victimes d’attaques ciblées. « Dans le cas d’un particulier, c’est en somme « par hasard » ». Le hacker a lancé ses filets, et, pas de chance, on était dans la zone harponnée. Les géants de la Toile sont les premiers à consulter notre espace numérique privé. Ouvrant donc « une brèche »… dans laquelle les délinquants s’engouffrent. La famille d’Alexandre n’a pas échappé à ces braquages en nombre. « Votre commande en ligne est arrivée, cliquez… » ou « Payez moins cher votre amende… ». À chaque fois, clic, et l’affaire est dans le sac… du hacker. Qui sait se faire discret pour encaisser son butin. « Les prélèvements bancaires d’un euro passent inaperçus ». En multipliant les micro-ponctions, son « chiffre d’affaires » se maintient.
Autre porte pour entrer comme qui rigole dans un mobile : le Bluetooth®. « Juste une petite clé à craquer ». Alexandre observe d’ailleurs des « vagues » récurrentes de piratage, en été, comme si, gorgés de théorie, des étudiants avaient besoin de TP… « On explique aux clients qu’un « pirate » peut lire leurs messages… Ils ne nous croient pas ». Pareillement, le professionnel signale les photos dont l’atterrissage sur Internet serait fâcheux. « En réalité, ce sont les plus âgés qui sont anxieux, les jeunes se moquent bien de ne plus avoir de vie privée ».
En tout cas, en restituant les précieuses données perdues, en redémarrant l’ordinateur qu’on croyait à jamais fichu, Alexandre et Céline en entendent, des « merci ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
Ingénieur familial
« Chaque famille a son ingénieur informatique… ou le copain d’un copain… ». Bref, un proche dont l’intervention experte a laissé l’ordinateur en pièces détachées au lieu de le réparer. Ou bien on sait qu’en s’en mêlant soi-même, on a commis une bêtise… dont on est convaincu qu’elle « ne se verra pas ». Ou encore, tout simplement, on a fait une fausse manip’. En la taisant, on oblige Alexandre à explorer plusieurs pistes au lieu de se pencher illico sur l’origine du problème. C’est mal calculer : le temps passé figurera sur la facture…