Opposants au projet de santé : rencontre jugée décevante avec l’ARS
Quelque 130 personnes ont pris la route de Nancy ce jeudi 29 février pour aller manifester mais surtout pour rencontrer la directrice générale de l’ARS Grand Est au sujet de l’avenir des hôpitaux du centre et sud Haute-Marne. Il y a eu de l’écoute mais pas de dialogue véritable.
Dialogue de sourd. Ou plus exactement, deux monologues qui ne peuvent aboutir à un échange. Voilà comment se résume le rendez-vous qui a eu lieu ce jeudi 29 février dans les bureaux de l’Agence régionale de santé à Nancy. Autour d’une même table, la directrice générale de l’ARS Grand Est, Virginie Cayré, ses proches collaborateurs et une délégation venue du Sud-Haute-Marne. Ils étaient sept personnes (trois élus, trois soignants et le représentant des usagers de l’hôpital de Langres) à être reçus à leur demande par l’ARS Grand Est.
C’est le point positif relevé par les membres d’égalité-santé, le fait d’avoir pu obtenir cet entretien. Ils n’ont pas fait le déplacement seuls à Nancy. Quelque 130 personnes -deux bus ont été affrétés au départ de Langres- sont venues manifester sous les fenêtres de l’ARS puis en cortège entre la gare de Nancy et la place Stanislas. Laurent Aubertot, maire d’Aprey et président du PETR, est resté dans les bureaux de l’ARS après l’entretien et en est sorti quelques heures plus tard ayant obtenu l’assurance d’avoir un contact ce jeudi soir avec le ministère de la santé. « Si je ne l’ai pas, je retourne à l’ARS à Nancy ! », confiait-il dans l’après-midi. « Oui, nous avons pu nous exprimer mais l’ARS campe sur ses positions », déplorait-il.
Le Dr Véronique Midy d’Egalité santé salue aussi le fait que la délégation a pu s’exprimer mais elle parle d’un entretien « décevant ». Car sur le fond, les lignes n’ont pas bougé d’un iota. « Il n’y a pas d’études pour étayer le projet soutenu par l’ARS », déplore le Dr Midy. Est-ce que le contact avec le ministère débouchera sur un rendez-vous à Paris ? C’est ce qu’espèrent les opposants au projet de réorganisation de l’offre de soins entre Chaumont, Langres et Bourbonne-les-Bains.
Une opportunité significative pour l’ARS
L’ARS, pour sa part, a commenté cette entrevue via un communiqué. Elle indique avoir « toujours été attentive aux demandes exprimées par les représentants de l’association Egalité Santé, comme en témoignent les 6 séquences lors desquelles ils ont déjà pu échanger. »
L’agence régionale de santé souligne que ce projet « représente une opportunité significative pour le territoire haut-marnais, en renforçant l’attractivité, et en assurant des soins durables et accessibles à tous ses habitants, tout en notant le très large soutien local, départemental et régional à ce projet ambitieux. Approuvé par les Ministres de la Santé successifs, ce projet d’organisation des soins a bénéficié d’une large concertation (…) », développe l’ARS. Elle indique que les nouveaux établissements « offriront de meilleures conditions de prise en charge du patient, avec une offre de soins graduée et un plateau technique de pointe. Ils amélioreront également le quotidien et les conditions de travail du personnel et des professionnels de santé, tout en renforçant le lien entre la ville et l’hôpital. »
Egalité santé soutient un projet de plateau technique centralisé à Rolampont
Autant d’arguments que réfutent point par point les opposants au projet qui plébiscitent un plateau technique centralisé à Rolampont. Chacun campe sur ses positions. Virginie Cayré a invité ses interlocuteurs à s’inscrire « de manière constructive » dans ce projet. Le fossé entre les deux visions de la réorganisation n’a fait que se creuser encore un peu plus.
C. C.