Opération motivation en faveur de l’engagement
Débat. Julien Denormandie, l’ancien ministre de l’Agriculture, et Thierry Cadart, secrétaire général de la CFDT étaient les invités de jeunes agriculteurs pour parler « engagement ». Ils ont procédé à une véritable séance de motivation.
« Croire en ses idées pour les transformer en actions ». Julien Denormandie définit ainsi l’engagement politique et syndical. Il était devant les représentants des Jeunes agriculteurs de toute la France et a résumé en trois concepts cet engagement : les convictions, le dynamisme et l’art du compromis. Il ajoute que pour cela, « il faut une certaine abnégation sans rien n’attendre en retour ».
Pour l’ancien ministre de l’Agriculture, les syndicats forts et représentatifs sont des atouts pour ceux qu’ils représentent comme les agriculteurs et qui sont beaucoup plus syndiqués qu’ailleurs. « Ces syndicats permettent de donner un cadre dans un monde complexe. Ils permettent d’avoir des points de vue différents et, pour un ministre, de connaître foncièrement ce qu’est une profession ». Il parle de véritable chance d’avoir des interlocuteurs forts et cite, en agriculture, des sujets comme la loi Egalim ou la loi sur le foncier.
Julien Denormandie va encore plus loin en estimant que « l’engagement est un privilège et un atout face aux gérants de la grande distribution. L’agriculture est un modèle dans ce domaine ». Thierry Cadart souscrit pleinement à l’idée de rapport de force. Il évoque l’importance du collectif et de la représentation.
La singularité des JA
Malgré tout, le représentant CFDT n’omet pas « le prix à payer du collectif qui crée des rigidités avec des temps de concertation et des temps de débats qui peuvent paraître longs pour ceux qui attendent des décisions ».
Julien Denormandie salue la singularité des Jeunes agriculteurs qui est leur jeunesse. Ils ont donc une vision à long terme avec l’obligation de se projeter et même d’avoir le courage d’expliquer leurs positions et leurs choix.
Face à une société de plus en plus individualiste, l’important sera, dans les années à venir, de trouver de nouvelles personnes qui s’engagent. Pour Thierry Cadart, au-delà des idées, il faut accompagner ces syndiqués dans leur parcours professionnel. Il faut aussi donner des clés de lecture du monde dans lequel ils vivent ainsi que donner la possibilité de participer à des débats et être entendus.
L’opposition d’arguments
Pour Julien Denormandie, la première motivation doit être de ne pas laisser sa place à des personnes de conviction comme les activistes environnementaux qui ne connaissent pas les sujets dont ils parlent. Il poursuit : « la réalité est que de plus en plus de personnes donnent leurs avis et que la voix de chacun doit être discutées mais que le sens de la parole compte selon la gradation des avis ». En tant que ministre, il dit avoir lutté contre les postures. « L’opposition d’arguments oui. Les postures non sans jamais craindre les dialogues ouverts ! ». Il pense au débat sur l’eau ou aux positionnements sur la PAC, par exemple.
A son ministère, il exprime ainsi deux regrets : « les sujets agricoles qui ne sont pas assez remontés au niveau des régions et les pressions lors des négociations commerciales qui peuvent être contre-productives et qui sont l’occasion de faire de la pub aux ennemis ».
Frédéric Thévenin
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