Opération collège mort à Saint-Saëns
La direction des services départementaux de l’Éducation nationale sonne le glas des dérogations et des rapprochements des fratries pour le collège Saint-Saëns. En réponse, les enseignants, les parents et les élèves ont organisé, jeudi 14 mars, une opération collège mort.
La coupe est pleine pour les enseignants du collège Saint-Saëns. En février dernier, la direction des services départementaux de l’Éducation nationale de la Haute-Marne (DSDEN) a confirmé qu’il n’y aura pas d’ouverture de classe dans l’établissement scolaire pour la rentrée 2024 malgré une hausse des effectifs. Pire encore, les dérogations vont disparaître. C’en est trop pour les enseignants, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) ainsi que pour les parents d’élèves. Ces derniers ont décidé de débrayer et d’organiser une opération collège mort, jeudi 14 mars.
« C’est la première fois qu’on organise ce type d’action pour ce motif », explique Valérie Doursout, professeur d’anglais. Durant toute la journée, trente enseignants et vingt parents se sont relayés pour tenir l’entrée principale du collège. Des élèves se sont joints à eux notamment en distribuant des tracts dans les rues. « Nous avons reçu la visite de la maire Christine Guillemy et de l’adjoint Gérard Groslambert qui nous ont apporté leur soutien », ajoute Julien Goliussi, professeur d’EPS.
Ouverture d’une quatrième classe de 6e refusée
Les deux professeurs détaillent la situation pédagogique actuelle du collège Saint-Saëns. « Depuis une quinzaine d’années, on nous réduit nos effectifs. Malgré la baisse démographique de notre département, nous avons réussi à garder quatre classes par niveau. C’est la DSDEN qui a comme volonté de réduire nos effectifs et donc nos classes notamment en sonnant le glas des dérogations et du rapprochement des fratries. Avec ces décisions, nous allons avoir moins de classes donc plus d’élèves dans chaque classe (31 élèves contre 24 auparavant) », indique Valérie Doursout.
L’an dernier, le collège a connu une fermeture de classe de 6e. « Ayant eu plus d’élèves que prévu, nous avons demandé l’ouverture d’une classe supplémentaire de 6e. La DSDEN l’a refusé. Nous avons donc dû refuser des élèves du secteur. Nous sommes arrivés à cette décision. C’est dramatique. En cours, cette même institution nous a obligées à quatre nouveaux élèves en janvier. À l’heure où on nous dit que le niveau de français, de maths et d’anglais des élèves a diminué, on surcharge nos classes. C’est contradictoire ». En plus de l’opération collège mort, une pétition circule dans l’ensemble des établissements scolaires chaumontais.
Un nouvel espoir avec l’équipe éducative
« Ce jeudi, à 18 h, deux représentants de parents d’élèves et trois de l’équipe éducative vont être reçu par la direction des services départementaux de l’Éducation nationale de la Haute-Marne. Nous réclamons l’ouverture deux classes, une 6e et une 5e ».
Les enseignants souhaiteraient que la DSDEN revienne sur sa décision de supprimer le rapprochement de fratrie ou encore les dérogations. Il en va de la survie des sections, dont celle de football. « La moitié de nos effectifs viennent de Châteauvillain, de Brottes ou de plus loin. On nous martèle quotidiennement l’expression » égalité des chances ». L’ensemble des décisions de la DSDEN sont en contradiction avec cette dernière », conclut Julien Goliussi.