Opération anti-délinquance coordonnée : l’efficacité au rendez-vous
Sous l’autorité de leurs trois préfets, et en étroite collaboration avec trois parquets, 380 gendarmes sont simultanément déployés sur la Haute-Marne, la Marne et la Meuse. Jour et nuit, depuis lundi 4 décembre. En Haute-Marne, avec cette vaste opération anti-délinquance coordonnée, il y a déjà eu plus de dix interpellations.
Petit nom de code : « Tempête Tsur« . De très gros moyens sont engagés dans cette opération interdépartementale (Haute-Marne, Marne, Meuse) : 380 gendarmes sont mobilisés depuis lundi 4 décembre. S’ils sont avant tout à la lutte avec les vols de fret et de carburants et la circulation d’objets volés, ils ne laissent naturellement passer aucun autre type de délinquance, ils sont sur tous les fronts.
En Haute-Marne, la préfète Régine Pam est venue à Rupt mercredi 13 décembre leur témoigner son soutien, en présence du directeur de cabinet Johan Porcher, du sous-préfet de Saint-Dizier Laurent Guillemot, et du colonel Rémy Nollet, patron du Groupement de gendarmerie départemental. « C’est une première pour les trois départements », a pointé la préfète. Le mode opératoire ayant été lancé le 1er octobre, « on est parmi les premiers départements à bénéficier de ce dispositif », s’est félicité le colonel Nollet. Non pas que la Haute-Marne ait « plus de délinquance », a précisé la représentante de l’État, mais bien parce que les gendarmes y sont « motivés » et « prêts à expérimenter de nouvelles façons de travailler ». L’enjeu est aussi de sauvegarder l’ « attractivité de la Haute-Marne », avec une délinquance maîtrisée.
Des résulats, il y en a
Force est de constater que cette « Tempête Tsur » a engrangé des « résultats assez intéressants » : contrôle de plus de 2 600 véhicules dans les trois départements, identification de réseaux de marchandises volées, interpellation de délinquants et main mise sur des objets volés – après quatre individus arrêtés à Vitry-le-François, il y en avait plus de dix dans la seule Haute-Marne jeudi. Sans compter les ouvertures ou renseignements complémentaires d’enquêtes judiciaires.
Dissuasion et répression
Le choix du positionnement des gendarmes sur les RN 4 et RN 67 répond à un constat, a expliqué Régine Pam : « ces axes routiers, ou autour, restent des vecteurs de délinquance ». En Haute-Marne, une cinquantaine de gendarmes étaient engagés mercredi. « Et dès que possible, on fait voler l’hélicoptère », a indiqué le patron du GGD 52 – et « oui, il a décollé plusieurs fois mardi ». Sachant qu’assurer une « présence dissuasive », c’est faire en sorte de n’avoir rien à déplorer… Le colonel a rappelé que la répétition d’une opération telle que celle de Rupt était destinée à empêcher les délinquants de sévir à leur guise.
Des perquisitions ont été réalisées, des saisies d’objets volés ont été opérées, « permettant d’ouvrir de nouvelles enquêtes ». Sur réquisition du procureur de la République et avec l’Inspection du travail, des contrôles ont été effectués pour vérifier que des lieux professionnels n’abritaient pas des « lieux de stockage de marchandises volées ou du travail dissimulé ». Conjointement, le jour, les gendarmes luttent contre les acheteurs de marchandises volées – c’est alors de la lutte contre le recel.
Sur le terrain, sur le web
« Assez remarquables, les moyens engagés dans le cadre de la loi d’orientation du ministère de l’Intérieur pour avoir la possibilité, en complément du travail au quotidien, de mener des « actions coup de poing » pour rappeler que force reste à la loi, de faire en sorte d’occuper le terrain, de rassurer la population », a dit la préfète Pam. Le quotidien 2.0 n’est pas en reste puisque, a glissé le colonel Nollet, des surveillances sur Internet s’exercent dans le même temps. « Acheter du fuel à moitié prix, c’est suffisant pour être pénalement mise en cause pour recel », a illustré le patron du GGD 52.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
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