On reparle de Cigéo en conseil d’Agglo
Question diverse lors de la précédente séance, le sujet de la future fiscalité liée à Cigéo en cas d’aboutissement du projet a été une nouvelle fois évoqué, en conseil d’Agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise. Mais ce lundi soir, en tant que point à l’ordre du jour.
Les séances se suivent et se ressemblent, pour les élus de l’Agglomération Saint-Dizier Der et Blaise, réunis ce lundi 3 juillet pour l’ultime rendez-vous avant les vacances. Lors du précédent conseil le 22 mai, une motion avait été déposée par les élus communautaires pour s’inquiéter des projections « peu avantageuses » de la fiscalité liée à Cigéo, si le projet de stockage de déchets nucléaires venait à être confirmé.
Propositions
Rebelote ce lundi soir, mais cette fois-ci en tant que point à l’ordre du jour. En l’occurrence, l’Agglo anticipe et se positionne en demandant plusieurs choses : le maintien des Groupements d’intérêt public (GIP) tant qu’il y aura le laboratoire (l’étape actuelle), le doublement de la taxe d’accompagnement et l’accroissement de ses montants et surtout une recette de la taxe de stockage à 120 millions d’€ par an. En sachant que les propositions officielles de l’État sur ce sujet seront faites, a priori, au mois de décembre. Message reçu par l’assemblée.
L’élue d’opposition bragarde Pascale Krebs s’interroge sur un éventuel plan B : « Quelle serait la solution après si on n’obtient pas ça ? » Réponse du président de l’Agglo Quentin Brière : « Nous verrons en fonction de la réponse de l’État. L’idée, là, c’est de leur dire ce que nous voulons si le projet se fait. »
Fond
Mais comme le 22 mai, les discussions ont fini par dévier sur le projet Cigéo en lui-même. A commencer par l’élu d’opposition communiste de Saint-Dizier, Jean-Luc Bouzon : « On ne peut pas parler que de l’argent », embraye-t-il avant de défendre sa position que tout le monde connaît. « Un enfumage d’Etat, voire départemental », « une mise à mort de la Haute-Marne programmée », « la réversibilité, c’est du pipeau ». Sans oublier un rappel de l’historique avec « une pétition signée par 37 500 Haut-Marnais », pour finir sur une réflexion : « Chacun a sa position. Mais il faut savoir ce que l’on veut laisser à nos enfants, à nos petits-enfants. » Si Quentin Brière ne se veut « pas aussi dramatique », il insiste sur la complexité de la position : « Qu’on soit pour ou contre, si ça se fait, on ne peut pas se permettre de se faire avoir par une fiscalité qui ne serait pas la bonne. Il ne faut pas que dans quinze ans, on ait des regrets de ne pas s’être prononcés sur cette fiscalité. »
Le vice-président et maire de Bettancourt-la-Ferrée, Dominique Laurent, a rebondi sur le sujet : « Au départ, il devait y avoir trois laboratoires, il n’y a que nous en Haute-Marne qui avons accepté. C’est parce qu’on accepte cet argent qu’on a ce projet-là. Depuis le temps, on s’est habitués. J’ai l’impression qu’on ne peut plus, que le Département ne peut plus faire marche arrière. » Quentin Brière rétorque que « ça fait 30 ans que ce projet est là. Vous voulez qu’on dise que l’argent qui permettrait de développer notre territoire avec l’arrivée de ce projet, on en veut pas ? Donc on aura le projet supposons qu’il soit négatif, et pas les retombées positives liées à la fiscalité ? »
Jean-Luc Bouzon et Geneviève Donato ont voté contre les propositions de l’Agglo. Pascale Krebs (en plus d’une procuration), Didier Lissy, et Jean-Marc Lasson (maire de Valcourt) se sont abstenus. Dominique Laurent et Caroline Duhalde n’ont pas pris part au vote.
Louis Vanthournout