On prend les mêmes ? L’édito de Christophe Bonnefoy
L’attribution du Ballon d’or est toujours un moment fort de la saison. Mais depuis quelques années, les instants les plus excitants sont presque ceux qui laissent libre cours aux rêves inaccessibles. Ceux qui font caresser l’espoir qu’enfin, on verra son poulain remporter le trophée. Et qu’il ne sera ni Argentin, ni Portugais.
Mais il n’y a pas à tergiverser. Lionel Messi et Cristiano Ronaldo sont bien les meilleurs footballeurs du monde. Personne n’oserait remettre en cause, ni leur talent, ni leur capacité à porter leur équipe. Et à la faire gagner, surtout. Ils ont ce que les autres n’ont pas ; cette petite chose en plus qui fait se lever les foules lorsqu’ils réalisent l’impossible. Lorsqu’ils inventent, même, ces gestes qui tétanisent leurs adversaires.
Pourtant, on ne peut s’empêcher de penser que les deux stars ne sont pas seules sur Terre. Et que les votants au Ballon d’or ont oublié qu’on peut, aussi, ne pas tomber systématiquement dans un choix binaire. Si les deux extra-terrestres ont atteint une dimension planétaire – on n’ose dire interplanétaire ! -, ils ont aussi leurs faiblesses. Ils ont, également, baissé régulièrement d’un ton ces derniers mois.
Alors qui pour créer la surprise ? Mbappé ? Encore trop tendre, peut-être. Griezmann ? Il ne lui manque pas grand-chose. Van Dijk ? Sadio Mané ? Qui sait…
Cette année encore, il y a tout de même fort à parier que Messi et Ronaldo trusteront les deux premières marches du podium. C’est plutôt derrière qu’il faudra regarder ce soir. Les deux collectionneurs de trophées ne sont pas – sportivement – éternels. Les plus proches poursuivants de cette année 2019 seront probablement les Ballons d’or de demain…