On ne parle que de ça – l’édito de Patrice Chabanet
La Coupe du monde de rugby ? Oui, bien sûr. La guerre en Ukraine ? Oui encore. La hausse des prix ? Oui, évidemment. Autant de sujets qui alimentent nos conversations au quotidien. Mais il se font damer le pion par un thème devenu obsédant : la canicule. A chaque jour son lot de statistiques brûlantes. Le mois de septembre nous replonge au mois d’août. Le bon sens populaire qui veut que « tout se détraque » se trouve conforté avec son lot d’excès : l’armée russe ne pâtit pas d’un coup de chaud. Et l’inflation, telle que nous la connaissons, n’a rien à voir avec un phénomène de surchauffe. Au contraire, la demande a tendance à ralentir.
Il est clair que du simple citoyen jusqu’aux scientifiques les plus avertis il y a unanimité pour relever une bascule. Toute la question est de savoir quelle est et quelle sera son ampleur. Pour le secrétaire de l’ONU, l’humanité vit un « effondrement » climatique. A l’opposé, ceux qui se présentent comme des « climato-réalistes » admettent qu’il y a un « changement » mais récusent l’hypothèse d’une « apocalypse » à venir.
La réalité navigue sans doute entre les deux. L’évolution actuelle nous propulse vers de sérieux déboires. Un seul exemple : la fonte accélérée des glaciers. Elle provoquera une hausse du niveau des océans et la submersion de vastes bandes côtières, en Floride ou en Asie du Sud-Est. Et là, il ne s’agit plus de l’inconfort provoqué par une forte chaleur, mais du mode de vie de plusieurs millions de personnes. D’un côté, pouvoir se désaltérer en refaisant le monde qui change. De l’autre, imaginer dans l’urgence des solutions pour éviter un désastre planétaire.