On en est là… – L’édito de Christophe Bonnefoy
On en est là ? Vraiment ? Dire que Jean-Luc Mélenchon est désormais en roue libre pourrait être un euphémisme. Quant à tomber dans le jeu de mots pour le qualifier de hors jeu, ça ne serait finalement pas si loin de la réalité.
Pourtant, si d’aucuns pensent que le chef de La France insoumise est aujourd’hui inscrit dans une sorte de processus d’auto-destruction, ils oublient sans doute un peu vite l’intelligence de l’homme. De la bête politique. Rien n’est fait, rien n’est dit au hasard.
Depuis quelques semaines, et particulièrement depuis quelques jours, M. Mélenchon multiplie ce qu’une majorité qualifie de provocations. Et pas des moindres. Ce que lui, sans doute, traduira par des vérités que tout le monde n’est visiblement pas prêt à entendre. Pour ne citer qu’un très récent exemple : son refus de qualifier le Hamas de groupe terroriste. De quoi faire voler en éclat la Nupes. C’est en cours.
On peut en citer un autre. La machine à échauffer les esprits tourne à plein régime. Sur X, Jean-Luc Mélenchon prend le parti de manière très ironique – et provocatrice, encore – de Karim Benzema, accusé par le ministre de l’Intérieur d’être en lien avec les Frères musulmans. Le joueur a démenti. Quoi qu’on pense du Ballon d’or, il est évident que l’intervention du chef de parti n’a pour seul but que d’alimenter un buzz malsain. M. Mélenchon cherche-t-il ainsi à se poser en forte tête de l’opposition, en leader incontestable de la gauche, voire à disqualifier ses alliés d’hier au sein de la Nupes ? Lui seul le sait. Mais oui, on est dans une succession de propos “à réaction” plutôt que dans une attitude constructive et/ou rassurante.
Ceci dit, il n’est pas le seul à se fourvoyer dans l’outrance, calculée ou pas. La LR Valérie Boyer, pour ne citer qu’elle, demande carrément la déchéance de nationalité du joueur et qu’on lui retire son Ballon d’or. Oui, on en est là… A croire qu’il n’y a pas d’autres urgences…