On continue – L’édito de Christophe Bonnefoy
Lorsqu’une ministre en arrive à dire qu’une option est « la moins mauvaise », c’est qu’on est très loin d’avoir trouvé la bonne. D’option. Pas de ministre. De quoi se torturer les méninges ? Du tout. C’est juste une évidence. Mais, parfois, ça va mieux en le disant.
Autrement dit, puisque le sujet ici nous ramène au caillassage du car de l’Olympique lyonnais le 29 octobre aux abords du stade Vélodrome à Marseille, on remet ça et on verra bien ce qu’il se passe. On exagère à peine. Rappelons qu’au lendemain de ces graves incidents, la préfète de police avait affirmé que tout avait pourtant été mis en œuvre pour les éviter.
Ça sera à nouveau le cas le 6 décembre, puisque la Ligue de football professionnel a annoncé jeudi vouloir faire jouer le match alors reporté… au même endroit que celui prévu au préalable. « La moins mauvaise » des options, donc, selon Amélie Oudéa-Castéra. Peut-être. Peut-être pas. Ça se discute. Il est bien évident que les violences de fin octobre ne doivent pas empêcher, pour le reste de la saison, l’OM d’évoluer dans son antre. Mais il est envisageable, aussi, que les mêmes imbéciles espèrent à nouveau réserver un accueil pas vraiment chaleureux aux adversaires lyonnais.
La réaction de la ministre des Sports montre à quel point le mal qui gangrène le football français – violence, racisme notamment – est loin d’être éradiqué. En résumé : c’est un scandale, c’est inacceptable, c’est une honte… mais on se résigne à se satisfaire de la moins mauvaise solution, quand il faudrait taper très fort du poing sur la table.
En coulisses, sans doute, cherche-t-on à régler son compte à ce qui est désormais un néfaste phénomène de société. Mais les faits ont prouvé que depuis des années, à chaque fois qu’on a espéré voir éjecter les voyous des enceintes sportives ou de leurs abords, l’espèce de grand flou décisionnel leur a laissé la possibilité de continuer à confondre sport et castagne.
c.bonnefoy@jhm.fr