L’Office français de la Biodiversité a effectué une pêche au filet à Charmes
L’office français de la Biodiversité a effectué trois nuits de pêche au filet au lac de Charmes répondant à un protocole européen sur le suivi de la population piscicole. Une opération menée tous les six ans et dont c’était la troisième édition.
Au petit matin, le bateau de l’Office français de la Biodiversité (OFB) navigue sur un lac comme un miroir pour relever les huit filets posés la veille au soir. Ces filets ont été placés sur des points définis à l’avance, repérés sur une carte. Car tous les six ans, cette même opération est menée et dans les mêmes conditions, respectant ainsi un cahier des charges d’une protocole européen.
«Tous les six ans, on procède à une pêche dans le cadre d’un cycle de surveillance sur la qualité de l’eau. Pour notre part, on s’occupe des poissons. On suit un protocole européen avec des filets qui ont été conçus spécialement pour cela. Ce sont des filets de 30 mètres de longueur qui ont une hauteur de 1,5 m. Et tous les 1,5 m, la maille du filet change. Elle passe de 6,25 mm pour la plus petite maille à 55 mm pour la plus grosse», explique Olivia Mercier, technicienne au service Connaissance à la direction Grand Est de l’OFB.
Ces filets sont posés à différentes hauteurs d’eau afin d’obtenir un échantillonnage le plus représentatif. «Tous les mètres, on mesure la teneur en oxygène. Et au-delà de cinq mètres, on a constaté qu’il n’y en avait plus», explique un technicien de l’OFB. Sans surprise, les filets posés dans la strate de 6 à 12 mètres n’ont rien pris. C’est une donnée connue des pêcheurs qui savent qu’un vif meurt très rapidement dans une eau profonde.
Lors de la relevée des filets, Patrice Lapoire, président de l’Epinoche Langroise ainsi que son trésorier, Alain Cœurdassier étaient présents pour observer les poissons pris. Et à leur grande surprise pas de silure, de carpe et de brochet. «On prend très peu de gros poissons. Ou parfois des brochets qui viennent se nourrir des poissons pris dans les mailles et qui se retrouvent coincés. Le silure, on sait qu’il est présent mais on ne le capture que rarement. Ce n’est pas un inventaire exhaustif que l’on fait. Mais cela permet de comparer ce que l’on a pris, il y a six ans», souligne Olivia Mercier.
L’Office français de la biodiversité inquiet des températures
Ce sont beaucoup de brèmes qui ont été prises dans les filets, mais également des perches dont certaines de belles dimensions (35 cm). «On a remonté deux belles tanches de 51 et 55 cm. On a pu les relâcher vivante», indique un technicien de l’Office français de la Biodiversité
Globalement, la pêche d’il y a six ans, ressemble à cette effectuée cette semaine. «On ne peut pas aller très loin dans les analyses mais cela donne une idée de l’évolution et de la qualité de la reproduction. Ici, c’est un lac où le sandre se reproduit bien», constate Olivier Mercier. «On retrouve donc les caractéristiques d’un milieu eutrophe avec une eau qui ne se renouvelle pas assez et un élément qui inquiète de plus en plus l’OFB : l’augmentation des températures. «Le marnage du lac est plus important, l’eau est plus chaude, le poisson est plus en détresse», note-t-elle. Et il ne faut pas s’attendre à un revirement de situation, malheureusement…
Ph. L.