Offensive générale – L’édito de Patrice Chabanet
Les cyberattaques ne sont pas nouvelles, mais cette fois-ci elles ont pris une ampleur inédite. L’offensive a été générale : 75 000 attaques dans une centaine de pays. Aucun secteur n’a été épargné : les hôpitaux publics en Grande-Bretagne, Renault en France, Telefonica en Espagne, la messagerie FedEx aux Etats-Unis, des banques russes, la Bundesbahn en Allemagne. Comme si les assaillants voulaient démontrer à la terre entière qu’ils pouvaient frapper qui ils voulaient et quand ils voulaient. Leur objectif : soutirer de l’argent à leurs victimes dont ils prennent les données informatiques en otage. Les spécialistes se veulent rassurants, en nous expliquant que des parades existent. Il suffirait de relever les barrières de sécurité pour empêcher l’intrusion de logiciels de rançon. En attendant, les faits sont là : l’opération a été massive et elle a pris de court de nombreux secteurs d’activité.
Sans sombrer dans la paranoïa, on peut se demander si la dernière cyberattaque n’est pas un galop d’essai avant une offensive beaucoup plus destructrice. Là, il ne s’agissait que d’une opération crapuleuse à grande échelle. Mais on a déjà vu du pillage informatique ciblé dans le domaine politique. Les élections américaines l’ont montré. En France, les mails du comité de campagne d’Emmanuel Macron ont été piratés il y a quelques jours. En toute logique, la prochaine étape pourrait être le cyber-terrorisme : la prise de contrôle ou la destruction de centres de décision. Nos sociétés fonctionnent de plus en plus en réseaux interconnectés. C’est leur force car elles en tirent toujours plus d’efficacité. C’est leur faiblesse aussi parce qu’elles en sont totalement tributaires. Or force est de constater que la lutte est inégale. Dans l’affaire qui nous intéresse aujourd’hui, les experts nous avouent que les chances de retrouver les agresseurs sont pratiquement nulles. Inquiétant, non ?