Numérique, quand le progrès déroute jeunes et anciens
Devant les multiples avancées technologiques, certains usagers se retrouvent perdus une fois face à leur souris d’ordinateur. Et contrairement aux a priori, les personnes âgées ne sont pas les plus concernés par ce phénomène.
Tel un train qui file à vive allure, l’avancement des technologies du numérique semble immuable. Et pour certains, difficile de le prendre en marche. Alors, des formations sont mises en place pour actualiser ses connaissances, comme c’était le cas, jeudi 8 février, à la médiathèque de Saint-Dizier, avec 19 professionnels de la médiation culturelle et de la communication.
« L’usage facile, mais pas connaisseurs »
« Ce matin, on a vu les enjeux sociétaux et la question des éloignés du numérique (des personnes en difficulté face à l’utilisation d’outils dont des logiciels ou encore des réseaux sociaux, ndlr) », détaille Yannick Sellier, médiateur numérique basé à Nancy, en charge de la formation du jour. « Actuellement, ce n’est pas ceux auxquels on pourrait penser, c’est-à-dire les personnes les plus âgées. » Les adolescents se révèlent, eux aussi, parfois manquer d’expertise. « On peut penser que parce qu’ils utilisent beaucoup le smartphone, ils vont avoir une bonne connaissance, mais pas tant que ça. Ils savent utiliser une interface, mais pas plusieurs », analyse Yannick Sellier. Avant d’ajouter : « Les notifications, les paramètres de confidentialité… Ce sont des choses qu’ils ignorent ou avec lesquelles ils n’ont pas envie de s’embêter. On va dire qu’ils ont un usage du numérique facile, mais ne sont pas connaisseurs. »
Autres « éloignés du numérique » identifiés, les utilisateurs ayant entre 40 et 60 ans. « Ils ont vu l’évolution des interfaces comme celle de leur entreprise et n’ont pas eu le temps de se former. Ils sont perdus. » Et même en ayant des formations, pour certains, rien à faire, ça ne rentrerait pas. « Par nécessité professionnelle, j’en fais, mais je reste larguée », confie Valérie, appartenant à cette tranche d’âge et présente ce jeudi, à la médiathèque.
Un nouveau conseiller au CSC
Le constat fait par Yannick, Maxime, conseiller numérique durant deux ans au centre socioculturel et dorénavant animateur numérique à la médiathèque, le partage en partie. Si ce sont surtout des retraités qu’ils accompagnent par le biais de formations, il a déjà pu constater des défaillances chez les jeunes et les actifs. « J’ai côtoyé ce genre de public. Les jeunes n’ont pas peur d’utiliser le numérique là où les seniors qui seraient capables, n’osent pas de peur de faire une bêtise. Finalement, le niveau de lacune est presque similaire parce que l’excès de confiance en soi des jeunes leur font faire des erreurs qu’ils ne savent pas résoudre et la peur de ne pas savoir faire des plus âgés ne leur permet pas de progresser. »
À noter que depuis lundi 5 février, suite au recrutement d’un conseiller numérique, des séances individuelles sont proposées sur demande au centre socioculturel. Des cours collectifs sur l’utilisation de logiciels de bureautique et sur celui du téléphone seraient aussi en préparation. Le tout ouvert à tous. Car, comme on vient de le voir, il n’y a pas d’âge pour se mettre à la page.
Dominique Lemoine avec notre stagiaire Laurine Burkel