Nouvelles mesures sanitaires Covid : le football veut apprendre à faire autrement
Les arrêtés préfectoraux, suite au passage de la Haute-Marne en zone de circulation active du Covid-19 ne sont pas sans poser des problèmes pour les clubs de football du département. Afin d’expliquer et d’aider, dans la mesure du possible, Patrick Leiritz, le président du District, organise des visioconférences avec les clubs, depuis hier. L’occasion de bien faire comprendre que le district « est sous l’autorité de l’ARS (Agence régionale de santé) et du ministère des sports. Il y a une hiérarchie. »
Ce ne sont donc pas Patrick Leiritz et ses acolytes qui ont pris les mesures qui posent des problèmes, à savoir la fermeture des vestiaires et des buvettes. Ce n’est pas non plus le district qui va vérifier que le protocole est respecté. « La préfecture prendra les décisions et les sanctions. Le district n’a pas le droit de sanctionner, pour l’instant, mais c’est dans les tuyaux », déclare Patrick Leiritz.
Ce dernier, médecin, tient à préciser « que le foot est un loisir et que le plus important, c’est le virus, et la protection des personnes. » Et ce dernier d’ajouter : « si le virus a du mal à se développer en plein air, en milieu confiné ce n’est pas le cas. La vapeur d’eau des douches est favorable au développement du virus. » C’est pour cette raison que les vestiaires seront fermés, sauf dérogation demandée par les propriétaires des lieux à la préfecture.
« Mais à Wassy, il n’y a plus de maire ! », s’exclame Laurent Belmonte, le président de l’Union sportive Wassy Brous-seval. « Les élections ont lieu le 18 octobre… » Ce dernier va donc se débrouiller seul pour demander cette fameuse dérogation. « C’est facile à faire et le protocole n’est pas compliqué, mais cela fait quelque chose en plus à gérer… »
« C’est la mort des petits clubs ! »
Là où cela devient compliqué, c’est la fermeture des vestiaires, car Laurent Belmonte n’a « pas d’argent pour des rotondes », qui permettraient aux joueurs de se changer. Des finances qui vont souffrir, avec également la fermeture des buvettes… « Il n’y aura plus de rentrée d’argent, mais on doit payer le traçage, les boissons, les arbitres. C’est la mort des petits clubs ! » Pour Laurent Belmonte, « le district devrait arrêter la compétition pendant un mois et faire le point. » « L’arrêt des compétitions, cela ne changera rien », répond le président du district. « De toute façon, pour la Fédération française de football, ce n’est pas à l’ordre du jour. C’est l’économie qui prime… »
Benoît Collin, le président du Chaumont FC, qui a fait une demande de dérogation, souhaite « que l’on continue de jouer. Si on arrête, on va perdre des licenciés. » Et ce dernier d’ajouter : « avec la baisse des sponsors et les buvettes fermées, les associations sont en danger. » Si Benoît Collin, « n’ira pas contre les décisions du Préfet, car c’est la loi et je n’entrave pas la loi », cependant, il lance un appel au Préfet, « qui doit faire confiance aux clubs et aux dirigeants pour le respect des barrières sanitaires, même si on n’est jamais à l’abri d’un cas. On va faire le maximum. On nous traite comme des enfants, mais on est assez grands ! »
En attendant des jours meilleurs, les acteurs doivent apprendre à faire autrement. C’est à ce prix que le football pourra continuer…
Yves Tainturier