Nouvelle Renaissance pour le château de Vaudrémont
Fameuse par son architecture et pour avoir hébergé Jean Gabin, Marlène Dietrich, Raimu, Fernandel ou Jean-Paul Belmondo, la propriété haut-marnaise du XVIe siècle vient d’être acquise par le comédien et metteur en scène Alain Carré. Avec sa conjointe, il entend faire du site un lieu de diffusion artistique.
Il a résidé en Isère, puis dans la Drôme, puis près de Cluny. Mais dans un sourire, Alain Carré assure qu’il ne remontera pas plus haut en direction de sa Belgique natale. Il a trouvé, à Vaudrémont, où il s’est installé mi-septembre avec sa conjointe Stéphanie, une propriété qui correspond pleinement à ses centres d’intérêt et à son état d’esprit : le patrimoine, la nature, la quiétude qui sied à tout créateur. Cette propriété, c’est le château de Vaudrémont, entre Chaumont et Clairvaux. Un domaine dont il a découvert l’existence l’an passé, par une annonce dans une revue spécialisée dans les belles maisons de France, et dont il connaît déjà les grandes lignes de l’histoire : l’existence d’un château médiéval, les dommages causés par les Guerres de Religion, ses propriétaires successifs, comme la famille de Saint-Belin dont les armes figurent sur les plaques de cheminée, ou le producteur de cinéma Paul-Edmond Decharme (lire l’encadré), ou, plus récemment, l’artiste allemand Jürgen-Klaus Fischer.
En France et en Suisse
Alain Carré, lui aussi, vient de l’univers des arts. Un coup d’œil sur la page Wikipédia qui lui est consacrée permet d’en savoir un peu plus sur le deuxième propriétaire d’origine belge du domaine : comédien, metteur en scène de théâtre et d’opéras, lui qui a notamment fait jouer l’écrivain Bernard-Henri Lévy sur les planches est également directeur artistique de plusieurs festivals, en France ou en Suisse.
En posant ses valises dans l’ancien canton de Juzennecourt, là où, chaque fin du mois de septembre, le brâme du cerf le fascine, il n’arrive pas tout à fait en terre inconnue : ami de l’auteure Anne-Marie Sallé, il forme un duo avec le pianiste François-René Duchâble qui se produit régulièrement dans la région, à Clairvaux, à Colombey-les-Deux-Eglises. Tous deux devaient d’ailleurs être en représentation le 8 novembre, à l’occasion du 50e anniversaire de la mort du général de Gaulle. Mais le coronavirus est passé par là.
“Petites médiévales”
Outre la mise entre parenthèses provisoire de sa carrière sur les planches – la dernière fois qu’il s’est produit, c’était le 2 octobre, en Suisse – l’épidémie freine aussi, pour le moment, ses projets de développement du château. Car ce que souhaitent Stéphanie et Alain Carré, c’est d’en faire un lieu de vie, de diffusion artistique. « Nous allons ouvrir les pièces du bas, pour en faire une bouquinerie et une brocante sur rendez-vous », explique cet amoureux des mots et des objets. « Tous les derniers dimanches du mois, nous organiserons un petit marché de produits bio et du terroir, pour mieux connaître la population », ajoute Alain Carré, dont l’intention est d’organiser, autour des quatre saisons, des rendez-vous où se conjugueront produits du terroir et spectacles. « En juin, nous envisageons de proposer des “Petites médiévales”, annonce-t-il encore. L’idée, c’est que des enfants passent une journée au Moyen-Age. » Accueillir des séminaires, des soirées gastronomiques, des concerts, des salons littéraires avec la présence de têtes d’affiches, des tournages : autant de projets qui devraient rythmer une première saison que les nouveaux propriétaires espèrent, en fonction de l’évolution de la crise sanitaire, pouvoir enfin démarrer au printemps prochain.
Lionel Fontaine