Nouveau casting – L’édito de Christophe Bonnefoy
Au revoir Marlène, bonjour Sabrina. Le remaniement annoncé au compte-goutte ce jeudi ne se résume évidemment pas au seul départ du gouvernement de Marlène Schiappa et à l’arrivée de Sabrina Agresti-Roubache. Pour autant, les deux femmes ont valeur de symboles – aux antipodes l’un de l’autre -, alors que l’exécutif nage dans des eaux où la bouée est bien souvent de circonstance.
La très communicante Marlène Schiappa paie ses sorties médiatiques, et tout aussi sûrement les errements qui lui ont été reprochés dans le dossier du Fonds Marianne. Symptomatique, peut-être, de ce que souhaite Emmanuel Macron : recentrer l’action sur du concret et du pragmatique, moins sur les belles paroles et l’à-peu-près. Et soit dit en passant, il veut désormais éviter les électrons qui se veulent (trop) libres. L’arrivée à la Ville de Sabrina Agresti-Roubache confirme ainsi la tendance. La députée marseillaise connaît parfaitement la problématique des quartiers dits sensibles. Lorsqu’elle évoque les récentes émeutes, elle sait de quoi elle parle. L’avenir dira si elle a des solutions. Son constat sur les causes ne pourra, en revanche, faire l’objet d’aucun procès en illégitimité.
Pour le reste, retenons deux noms, là aussi pour des raisons opposées. Gabriel Attal devient ministre de l’Education. En la matière, il sera sans doute plus en phase avec notre société qu’un Pape Ndiaye qui n’a jamais réussi à se faire accepter par les enseignants. Ni par les parents d’élèves, d’ailleurs. Il en est le principal responsable. Quant à Aurore Bergé, c’est un peu ici celle qui fera dire que le président de la République tend le bâton pour se faire battre. Propulsée aux Solidarités, l’ex-présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée est souvent taxée d’opportunisme politique. Et n’est pas la plus populaire auprès du grand public. Nul doute qu’elle risque, elle aussi, de devenir un symbole. Mais dénoncé par les oppositions. Précisément pour pointer que rien ne change vraiment…
c.bonnefoy@jhm.fr