Nouveau bâtonnier
Stéphanie Blanchard à la tête du Barreau
Avocate chaumontaise, Stéphanie Blanchard a succédé à Jean-Marie Charlot à la tête du Barreau de Haute-Marne. Le nouveau bâtonnier entend pérenniser l’implication des avocats dans la vie du département.
Si élégance et fraîcheur retiennent l’attention, la teneur du discours ne tarde pas à l’emporter. Haut-Marnaise de naissance et avocate depuis vingt ans, Stéphanie Blanchard aura naturellement choisi de «se dévouer» pour profession et confrères. Succédant à Jean-Marie Charlot, madame le bâtonnier entend pérenniser l’implication militante des avocats haut-marnais auprès de différents publics. «Les citoyens ne sont pas toujours très bien informés de leurs droits, les avocats ont des réponses à apporter à l’ensemble de la population, nous tenons donc à multiplier les interventions afin d’informer au mieux les Haut-Marnais en les sensibilisant, par exemple, aux intérêts de l’aide juridictionnelle», souligne Stéphanie Blanchard. Afin d’apporter une juste information à toutes et tous, les avocats vont se rapprocher de différents publics. «Nous avons un rôle à jouer et devons nous mêler à la vie de la cité, nous sommes notamment présents en milieu scolaire, les avocats sont les défenseurs naturels des libertés, notre présence auprès des lycéens est particulièrement importante en cette période», rappelle l’avocate chaumontaise, attachée à la pérennisation des Folles journées du Barreau, temps d’information et d’échanges destiné à élus ou professionnels de différents secteurs.
Vives inquiétudes
La multiplicité des interventions des avocats haut-marnais témoigne de l’implication et des compétences de femmes et hommes sous la menace des effets de la loi Macron. «Les avocats de ce département veillent à se former en permanence, dans les faits, se tourner vers un avocat extérieur à la Haute-Marne ne présente pas un avantage certain, mais notre présence est clairement menacée par les effets de la loi Macron», souligne Stéphanie Blanchard. La question de la postulation menace plus particulièrement l’activité des 22 cabinets haut-marnais. Jusqu’à présent, l’intervention dans la juridiction d’un avocat extérieur au département était obligatoirement accompagnée du concours d’un avocat haut-marnais, en charge du suivi procédural d’un dossier. «Sous la pression de Barreaux de grandes villes», les avocats extérieurs pourraient désormais intervenir sans avoir recours à un avocat haut-marnais comme le stipule un des volets de la loi Macron. «Cette situation serait catastrophique, la postulation représente 50 % de certains cabinets haut-marnais, l’équilibre de petites structures implantées dans de petites villes serait clairement menacé ! Nous sommes des employeurs, nous contribuons à l’économie locale et assurons un service à l’échelle du territoire, la population de ce département est souvent confrontée à une situation de précarité, voir les cabinets haut-marnais disparaître au profit de cabinets dijonnais nuirait à une justice de proximité», détaille le bâtonnier. Stéphanie Blanchard s’inquiète également des conséquences d’une ouverture des capitaux de cabinets à différents investisseurs. «Ces investissements seraient contraires à notre indépendance, un avocat doit pouvoir profiter d’une liberté totale d’action sans avoir à rendre de comptes à des actionnaires», conclut Stéphanie Blanchard.
Thomas Bougueliane