CARTE INTERACTIVE – Démographie : la Haute-Marne perd moins d’habitants en 2020
Le verre à moitié vide veut que la Haute-Marne continue à perdre des habitants. Le verre à moitié plein laisse entrevoir une lueur d’espoir car le département n’a perdu « que » 714 habitants entre 2019 et 2020. Nous sommes officiellement 171 798 habitants. Voilà ce qu’il faut retenir des données démographiques publiées ce jeudi 29 décembre par l’Insee.
Officiellement, nous sommes 171 798 habitants en Haute-Marne. L’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) a publié ce jeudi 29 décembre les chiffres de populations légales en France au titre de l’année 2020.
Ces chiffres officiels vont faire foi dans pas mal de domaines même si le décalage de deux années laisse toujours perplexe. On aimerait savoir combien nous sommes d’habitants en Haute-Marne au 1er janvier 2023. Il faudra patienter. Reste que les chiffres publiés ce 29 décembre sont riches d’enseignements.
Des soldes naturels et migratoires négatifs
Les données sont implacables : la Haute-Marne continue à perdre des habitants. Entre 2014 et 2020, le département a perdu en moyenne 0,8 % de sa population par an. C’est la plus mauvaise dynamique, que l’on partage avec la Meuse, de la Région Grand Est.
Si on remonte encore un peu plus loin, il s’avère que la Haute-Marne a officiellement perdu 13 416 habitants entre 2009 et 2020, soit plus de la moitié de la ville de Saint-Dizier. Ce qui plombe la Haute-Marne sont des phénomènes connus de longue date : un solde naturel (nombre de décès par rapport au nombre de naissances) négatif (- 0,3 % entre 2014 et 2020) et un solde migratoire (ceux qui partent de Haute-Marne par rapport à ceux qui arrivent) lui aussi négatif (- 0,6 %). Les deux effets combinés expliquent le déclin démographique du département depuis plusieurs décennies.
Une baisse moins vertigineuse
Mais à tout événement, il y a deux façons de voir : le verre à moitié vide ou le verre à moitié plein. Oui, nous perdons des habitants chaque année mais, pour la première fois depuis longtemps, la baisse est moins vertigineuse qu’avant. L’info avait fuité lors de la séance plénière du Conseil départemental du 16 décembre, Nicolas Lacroix l’avait annoncé (notre édition du 17 décembre). Nous avons perdu 714 habitants dans la comparaison des populations légales 2019 et 2020. Ces dix dernières années, nous étions plutôt habitués à perdre entre 1500 et 2000 habitants par an.
La fin de la spirale infernale ?
Est-ce la fin ou le ralentissement de la spirale infernale ? Trop tôt pour le dire. Dans un an, nous y verrons plus clair. Il n’y a donc aujourd’hui pas de quoi se satisfaire mais quand même des raisons d’espérer même si, on le voit, nos trois principales villes reculent en matière de population avec 23 085 habitants à Saint-Dizier, 21 770 à Chaumont et 7682 à Langres. Derrière les trois villes, on ne compte toujours que deux communes au-dessus de 3000 âmes : Nogent (3567) et Joinville (3001) où la baisse de population depuis 2014 est aussi continue.
Céline Clément
Ces villages qui gagnent de la population
Quelques communes de Haute-Marne ont vu croître leur population entre 2014 et 2020. En voici quelques-unes : la palme à Guindrecourt-sur-Blaise qui augmente sa population de 6 % (de 45 à 66 habitants) ; + 4,1 % pour Annéville-la-Prairie (de 73 à 93 habitants) ; + 3,9 % pour Pansey (de 86 à 108) ; + 3,9 % à Pisseloup (de 47 à 59) ; + 3,2 % pour Colmier-le-Haut- (de 53 à 64 habitants).
La commune qui perd le plus
C’est Doulevant-le-Petit qui passe de 34 à 19 habitants entre 2014 et 2020 : – 9,2 %.
Le top dix des communes de Haute-Marne les plus « peuplées »
-Saint-Dizier (23 085 habitants).
-Chaumont (21 770).
-Langres (7682).
-Nogent (3567).
-Joinville (3001).
-Wassy (2780).
-Chalindrey (2406).
-Porte-du-Der (2 225).
-Eurville-Bienville (2029).
-Eclaron-Braucourt-Sainte-Livière (2017).
Les chiffres de populations légales interviennent à différents niveaux. Ils déterminent par exemple le montant des dotations versées par l’État aux collectivités territoriales, notamment la dotation globale de fonctionnement (DGF) qui constitue la principale dotation de l’État attribuée aux collectivités. Il faut savoir que plus de 350 textes réglementaires font référence aux chiffres de populations légales, dans de nombreux domaines : nombre d’élus au conseil municipal, détermination du mode de scrutin, nombre de pharmacies, réglementation sur l’hébergement d’urgence… Ces chiffres sont aussi à prendre en compte en matière de décisions pour les politiques publiques locales : écoles, transports, logements etc.
Vite lu
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. On parle d’accroissement naturel ou d’excédent naturel lorsque le nombre de naissances est supérieur à celui des décès.
Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période. Ce concept est indépendant de la nationalité.