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“Nous, les Leroy” : éducation sentimentale

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Florent Bernard réussit ses grands débuts en tant que réalisateur, au cinéma. (Photo : YouTube – Pathé France)

Avec son premier long-métrage, “Nous, les Leroy”, le réalisateur coqueluche de l’Internet français Florent Bernard livre une comédie familiale rudement bien écrite. Sans s’affranchir des clichés du genre, en épousant même bon nombre, le mélodrame racé fait preuve d’une belle pudeur.

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« Nous, les Leroy » de Florent Bernard, avec Charlotte Gainsbourg, José Garcia, Lily Aubry… 1 h 43.

Le salut de la comédie française vient peut-être d’Internet. “Nous, les Leroy” est réalisé par Florent Bernard, éminent réalisateur-scénariste-monteur du YouTube francophone, que sa rigueur a poussé vers la télévision (il a co-créé “La Flamme” et “Le Flambeau”) avant qu’il n’épouse le cinéma, co-écrivant, entre autres, le glaçant “Vermines” de Sébastien Vaniček. Sa première derrière la caméra sur grand écran est imparfaite et a encore des angles à arrondir. Pourtant, il y a dans ce film un matériau riche, foisonnant de belles idées, qui fait du premier long-métrage de celui que le web connaît sous le pseudo de FloBer un galop d’essai fort prometteur. Et déjà, en soit, une très chouette œuvre.

Week-end va-tout pour les Leroy

Nous, les Leroy” fleure bon les commencements de Judd Apatow ou de Kevin Smith, avec tout le bien que cela implique. La famille Leroy, tribu de provinciaux venue de nulle part – et partout à la fois – dysfonctionnelle au possible mais absolument attachante, est un condensé de bonnes idées d’auteur. Le pitch est simple. Après plus de 20 ans de vie commune, Sandrine (Charlotte Gainsbourg) décide de se séparer de son mari Christophe (José Garcia). Dans une ultime tentative de sauver son couple, ce dernier embarque sa petite famille pour un week-end aux airs de va-tout.

Le tour de force de Florent Bernard réside dans le fait que jamais le film ne tombe dans une facilité inhérente aux comédies familiales. Exit les tire-larmes faciles et la belle morale aussi candide que convenue. Au contraire, c’est un récit tout en finesse auquel se livre le réalisateur – et par ailleurs scénariste – en développant ses personnages avec force habileté, tout en construisant une histoire à la finalité douce-amère, un peu courue d’avance, mais très bien amenée.

Un montage bêtement épique

FloBer ne révolutionne pas le genre. La réalisation, comme le développement de l’intrigue, sont plutôt convenus. Là-dedans, il n’y a aucune magie. Mais ce n’est pas un défaut. La famille Leroy se casse la gueule, l’amour entre les deux parents, s’il fut beau, a disparu, et les enfants vont de toute manière bientôt quitter le nid. C’est perdu d’avance, et aucune magouille scénaristique ne viendra changer cette donne. C’est par son écriture détachée que Florent Bernard tient en haleine, pendant 1 h 43. Rafraîchissant.

La distribution est pour beaucoup dans la réussite du film. Charlotte Gainsbourg, à fleur de peau, brillante d’une émotion contenue. José Garcia lui rend la pareille, en haussant le ton, avec ses mimiques grand-guignolesques. Les enfants du couple, Loreleï (Lili Aubry) et Bastien (Hadrien Heaulmé) sont chacun touchants à leur manière. Et les seconds rôles, de l’explosif Jérôme Niel à l’hilarant Lyes Salem, en passant par le poétique Luis Rego, sont à la hauteur. Il faut dire que le talent de dialoguiste de Florent Bernard marche à plein, pour sublimer ses personnages.

Le montage de Quentin Eiden, bêtement épique, et une jolie photographie, ajoutent au charme du film. Il aurait peut-être fallu se débrider davantage, pour proposer une histoire un peu plus hors du commun. Pas sûr que ç’ait été la volonté de FloBer. “Nous, les Leroy” est de toute manière déjà une victoire. Internet ne dira pas le contraire.

Dorian Lacour

d.lacour@jhm.fr

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