Non-certification : le groupe Elsan expose son plan de reconquête
Réagissant à la non-certification du Groupement de coopération sanitaire – Etablissements de santé (GCS-ES) de Chaumont et de Langres (les plateaux de chirurgie principalement), le groupe Elsan a mis en place un plan d’actions pour récupérer le précieux sésame l’an prochain.
C’était la douche froide, révélée par jhm quotidien le 25 mai dernier. Le Groupement de coopération sanitaire – Etablissements de santé (GCS-ES), réunissant en un établissement unique les plateaux de chirurgie de Chaumont et de Langres (clinique de La Compassion dans la cité de Diderot et Centre médico-chirurgical (CMC) chaumontais) a perdu sa certification, délivrée ou non par la Haute Autorité de santé (HAS). Le rapport, dont notre journal a publié les principaux extraits, avait mis en exergue un certain nombre de carences, notamment dans des protocoles de soins.
Pierre Maitrot, directeur délégué aux opérations du groupe Elsan, en charge de ce groupement explique que l’inspection était intervenue au plus mauvais moment. « La visite a eu lieu au premier semestre 2022, dans un contexte qui n’était pas le meilleur pour l’établissement », indique-t-il, tandis que Richard Garito, directeur du CMC de Chaumont, détaille : « Nous étions encore en phase post-Covid, avec de nombreuses difficultés de ressources humaines, tant dans les équipes médicales que de soignants. Nous avions alors 10 % d’intérimaires ».
Un plan en deux phases
Mais le groupe Elsan ne se dédouane pas pour autant de ses responsabilités, reconnaissant que le rapport de la HAS a pointé des dysfonctionnements réels et avérés. « Je tiens tout de même à être rassurant sur un point, pour la sécurité des patients : malgré la non-certification, il n’y a eu aucun ordre d’arrêt d’activité par les autorités sanitaires », précise Pierre Maitrot. Depuis, le GCS a déployé son plan d’actions, en deux phases : « Il y a d’abord eu des mesures correctives immédiates. Ensuite, nous avons mis en place un plan d’action à moyen terme, avec le soutien de l’équipe qualité du groupe Elsan ».
Dans l’immédiat, les points les plus problématiques évoqués par la HAS ont fait l’objet de recadrages. « Les kits pédiatriques sont désormais présents sur tous les lits d’urgence. En oncologie, nous avons mis en place les bracelets d’identification », développe Richard Garito. « Pour le manque de douches en service chirurgie, à Chaumont, où il n’y avait effectivement qu’une seule, collective, nous en avons installé une seconde. D’ici la fin de l’année, il y en aura une troisième, ainsi que deux individuelles, dans deux chambres ».
Nouvelle inspection prévue pour septembre 2024
A plus long terme, l’objectif affiché est évidemment la reconquête de la certification, impérative. La délivrance d’une nouvelle non-certification entraînerait, en effet, la fermeture des services. Si le site chaumontais a concentré les critiques de la HAS, le groupe Elsan entend mettre en place une stratégie globale, « avec une dynamique collective, pour profiter des points forts de chacun », selon le directeur Garito. En premier lieu, les effectifs ont pu être renforcés : « Si je me projette, je peux dire que l’équipe soignante a été reconstituée depuis la visite [de la HAS] ». Un comité de pilotage, composé à 50 % de médecins, a été instauré.
La prochaine visite de la Haute Autorité aura lieu « en principe, en septembre 2024 », annonce Pierre Maitrot. Auparavant, un « audit blanc » sera diligenté par Elsan pour vérifier que toutes les conditions sont remplies pour récupérer la certification. Avec, ensuite, un horizon à 2029-2030, en attendant la construction des deux futurs hôpitaux annoncés. « Nous nous sommes engagés à accomplir cette phase de transition, au mieux », conclut le directeur délégué aux opérations.
Nicolas Corté