Cosplay : Noémie, se grimer pour mieux rêver
Âgée de 24 ans, Noémie Léger est une véritable passionnée de cosplay. Depuis 2021, cette Bragarde d’adoption consacre ses journées à cette activité, que ce soit en se rendant à des conventions ou en alimentant ses réseaux sociaux. Pour espérer, un jour, pouvoir en vivre.
Mercredi 31 janvier, 13 h 12, quelque part dans les méandres d’Internet. « Je voulais savoir si je me mettais en cosplay, je pense que ça serait mieux non ? », propose par message Idole Hoshino Ruby. Ou plutôt Noémie Léger, bragarde originaire de Rouen. À 24 ans, elle passe le plus clair de son temps à chiner perruques, costumes et autres accessoires pour ensuite se mettre dans la peau de ses personnages d’anime préférés. « En ce moment, c’est Ruby Hoshino de Oshi no ko, Amber de Genshin Impact et Wendy de Fairy Tail », explique-t-elle le lendemain, jeudi 1er février.
« Ça m’a apporté un peu de confiance en moi »
Ce jour-là, aux alentours de 10 h, c’est dans un salon tapissé de posters de manga qu’elle nous reçoit. Des peluches et une mallette remplie de ses dernières trouvailles vestimentaires parfont ce qui est l’antre d’une véritable fan de la discipline et plus globalement des anime. « J’ai eu le déclic lorsque ma cousine est allée à la Japan Expo, en 2015. On était déjà dans les mangas. J’en regarde depuis que j’ai 4 ans et demi », se remémore Noémie. « C’est en 2016 que j’ai vraiment commencé le cosplay. C’était un cadeau de Noël de ma mamie. »
Faute de moyens financiers suffisants, c’est finalement cinq ans plus tard qu’elle se lance réellement. Et ce, inlassablement. C’est pour dire, depuis 2021, elle a emprunté les traits de 30 personnages au travers de 40 cosplays achetés et un fait main.
Pour arriver à ses fins, la jeune femme ne compte ni son temps ni son argent, puisque pour composer une tenue, elle n’hésite pas à écumer les sites de seconde main et dépenser entre 20 et 500 euros. Tant que le résultat est là et qu’elle peut exprimer sa passion. « J’aime la beauté des costumes. Je me suis rendu compte que j’avais le même MBTI (Myers Briggs Type Indicator (MBTI) est un outil d’évaluation déterminant le type psychologique d’un sujet, ndlr) que Ruby. »
Là est le point d’ancrage de cette préférence, l’identification. Voire même le transfert dans des histoires, processus qui lui a semble-t-il permis, à maintes reprises, de s’évader d’un quotidien parfois oppressant. « Sans les mangas, je ne serais pas là aujourd’hui », confie-t-elle. Avant d’ajouter : « Ça m’a aussi apporté un peu de confiance en moi. »
Essayer de percer et se professionnaliser
De la confiance, elle n’en a pas assez développé pour faire de la compétition. Néanmoins, elle en a suffisamment pour se rendre costumée dans des salons dédiés ou créer du contenu sur Instagram, Facebook et TikTok. Sur ce dernier, elle arrive à récolter près de 50 000 likes et fédérer pas loin de 4 000 abonnés. « Je n’en ai pas beaucoup, il y en a qui montent plus que moi », déplore-t-elle en scrollant sur son téléphone. Mais pas de quoi l’arrêter pour autant, car la jeune femme est bien décidée à en faire son métier. « Pour cela, je dois continuer à coudre, créer des cosplays, faire des commissions et vendre. »
10 h 30. Pas le temps de bavarder davantage, car Noémie ne doit pas louper son train. Dans sa valise, sans aucune surprise, un cosplay pour pouvoir, dans la journée, créer avec une amie du contenu afin d’alimenter les réseaux sociaux. Un dévouement sans faille qui lui permettra peut-être dans un futur proche de faire de son rêve une réalité !