Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.
Histoire de Noël à Maconcourt, en Haute-Marne

Noël : ces belles histoires qui se sont passées en Haute-Marne

Histoire de Noël à Maconcourt, en Haute-Marne
L’autel de l’église de Maconcourt

Il est des belles et attendrissantes histoires en Haute-Marne, qui se sont déroulées à la veille ou le jour de Noël, il y a quelques décennies. En voici trois, à raconter sans modération, au coin du feu. Joyeux Noël à toutes et à tous !

Le char d’assaut de l’amitié

Noël 1962, 24 décembre au matin, un petit garçon de 8 ans descend la rue d’un petit village haut-marnais disposant, fait rarissime, d’une église moderne datant des années 60. Dans ses bras, un drôle de vaisseau couleur kaki.

Le petit Daniel se rend chez « la demoiselle Lucienne », comme on l’appelle dans le village. Il frappe à la porte, la vieille dame lui ouvre. « Je voudrais donner ça pour Philippe sous le sapin», déclare droit dans ses moufles le petit garçon. Daniel lui tend un char d’assaut pour jouer à la guerre et tourne les talons, rentrant chez lui comme il était venu.

Le 25 décembre au réveil, Daniel, avec ses frères et sœurs, ont ouvert chacun l’unique cadeau disposé sous le sapin. Daniel ouvrit le sien, satisfait de savoir qu’un autre petit garçon, fraîchement débarqué dans le village et placé en famille d’accueil chez demoiselle Lucienne, avait reçu son lot la veille. Daniel, inquiet pour son camarade moins chanceux que lui, avait partagé et offert à Philippe le cadeau reçu quelques jours plus tôt au Noël du comité d’entreprise de l’usine où travaillait son père. Un char d’assaut pour souhaiter la bienvenue d’un gamin à un autre gamin. Un par personne et tous pour un.

Disparition à Maconcourt

En cette messe de minuit, le 24 décembre 1923, l’église de Maconcourt est pleine à craquer. Étonnamment, ce soir-là, on ne célèbre pas uniquement l’enfant Jésus, mais aussi Pierre et Paul, jumeaux de 3 ans. Quelques semaines plus tôt, c’est la panique dans le village. Deux petits garçons sont introuvables. Il fait froid en ce mois de décembre 1923. Tout Maconcourt se mobilise pour retrouver les jumeaux, ils sont malicieux et débrouillards, mais si petits… Les habitants sont rongés par une angoisse, celle liée à l’étang situé en contrebas. S’ils étaient tombés à l’eau…

A la nuit tombée, chacun doit se résoudre à rentrer, on reprendra les recherches au petit matin. Le lendemain, le curé décida de s’en remettre au « Seigneur » et couru à l’église du village pour prier. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver… les jumeaux, endormis en quinconce, sur l’autel de marbre.

Le curé poussa un cri de joie, les enfants sortirent du sommeil, visiblement chagrinés d’avoir été pris la main dans le sac. « On est grimpé là-haut à cause des souris », justifièrent les enfants. Leurs parents retrouvés, ils racontèrent avec leurs mots leur épopée.

La veille, curieux, ils avaient poussé la porte de l’église pour jouer aux explorateurs. Le vent se lève et claque la porte, trop lourde et la poignée trop haute : les jumeaux se retrouvèrent enfermés. Le temps passant, gagnés par le froid et la peur des rongeurs, ils se résolurent à se hisser sur l’autel et finirent par s’endormir. Les habitants ont cherché partout, sauf dans la maison du bon Dieu…

La porte de l’église de Maconcourt

En cette messe de minuit de 1923, le village rendit grâce aux jumeaux sains et saufs, et le papa des enfants, menuisier à ses heures, offrit au curé deux petits bancs, possibles marche-pieds pour de futurs explorateurs hauts comme trois pommes et incapables d’atteindre la poignée…

Aujourd’hui, les petits bancs ont disparu. Mais l’autel garde peut-être le souvenir d’avoir bercé, en décembre 1923, deux petits garçons un peu trop curieux.

Au feu à Maizières-les-Joinville

Réveillon de Noël, dans les dépendances du château de Maizières-les-Joinville. La petite Antoinette a bientôt dix ans au début des années 30 et est déjà pieuse, convaincue d’un ailleurs. La fillette s’est fait conter l’histoire originelle de la bûche de Noël. Avant l’expansion du christianisme, les cultes païens brûlaient pendant plusieurs jours un tronc d’arbre en guise d’offrande aux dieux afin de garantir une bonne récolte pour l’année à venir.

Le principe : allumer la bûche lors de la veillée de Noël et conserver les braises jusqu’à l’Epiphanie. L’idée émergea dans la tête d’Antoinette : faire signe à Dieu et protéger les récoltes familiales. D’un pas décidé, à l’abri des regards, elle chargea dans ses petits bras un morceau de bois, et s’employa à allumer le feu avec du papier journal… juste sous le sapin. Ce 24 décembre au soir, à Maizières, il exista le sapin de Noël le plus chaleureux qui soit.

Elise Sylvestre

Sur le même sujet...

L’année 1944 en Haute-Marne : du 22 au 30 avril 1944
Histoire

Seize tués, dont un squadron leader (commandant d’escadrille), Anthony Murdoch, six rescapés dont deux ont été capturés. Tel est le tragique bilan des trois chutes de bombardiers anglais sur le(...)

Une conférence, ce dimanche
Cohons
Une conférence, ce dimanche
Histoire

Une conférence “Les mariages impromptus ou les aventures de Pierre Jacquinot” sera dispensée par Jean-François Edme, historien, guide conférencier, membre titulaire de la Shal, dimanche 28 avril, de 15 h(...)

Ouverture du musée-historial ce samedi
Saint-Dizier
Ouverture du musée-historial ce samedi
Histoire

Le Souvenir Français et l’amicale des Marins rendront hommage aux combattants des dernières guerres en ouvrant le musée-historial samedi 27 avril, de 14 h à 18 h, au pôle associatif(...)