Roman Kennel voit grand… avec ses miniatures !

Depuis trois ans, Roman Kennel, élève de terminale au lycée Diderot et originaire de Bannes, recrée Nigloland en miniature. Reconnaissance suprême, le parc d’attractions exposera son travail les 4 et 5 juin ! Portrait.

Nigloland n’a plus de secrets pour lui. A 17 ans, Roman Kennel, un adolescent de Bannes, reproduit, depuis trois ans, les attractions du célèbre parc aubois… en miniature ! Il en a déjà réalisé la moitié.

Non seulement il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, espérant maquetter l’intégralité du parc et de ses restaurants, mais le jeune homme s’est également mis au travail pour répliquer des monuments historiques langrois, comme la Tour Navarre, la porte des Moulins ou la Maison Renaissance, et chaumontais, notamment le Donjon.

Si sa passion dévorante est clairement identifiée aujourd’hui, Roman Kennel se souvient être tombé amoureux des maquettes depuis son plus jeune âge. «Je n’y avais juste pas prêté attention, mais quand j’était petit, je mettais en scène mes Playmobil. Je créais mes mondes. Ils devaient être harmonieux, bien organisés et cohérents. Mais en réalité, une fois en place, je jouais très peu avec mes personnages. Ce qui m’intéressait, c’était de créer », raconte-t-il.

Photos, repérages et images aériennes

Sa philosophie n’a jamais changé, ni quand il s’est mis à reproduire des cirques, roulottes et chapiteaux – une autre de ses nombreuses passions – ni quand il a décidé de donner vie à Nigloland chez lui, à défaut de pouvoir s’y rendre trop souvent. « Sur mes maquettes, je veux mettre ma “patte” ». Mon objectif est que cela soit le plus réaliste possible. Je m’inspire de mes photos, de mes repérages et d’images aériennes, mais les défauts font partie de la maquette», raconte-t-il. «J’accorde beaucoup d’importance au fait qu’on voit que c’est bien moi qui l’ai faite. Voilà pourquoi les imprimantes 3D, les outils modernes, ça ne me branche pas ! ».

Sur son compte Instagram, le jeune lycéen partage avec 3 500 abonnés la même vision des choses. Dans la vraie vie aussi, quand il constate le plaisir partagé avec les visiteurs lorsqu’il expose son travail. Jusqu’au 25 mai dernier et pour la seconde année consécutive, Roman Kennel a pu montrer une partie de ses miniatures au CDI du lycée Diderot, où il est élève en terminale. En 2020, il avait été un exposant prestigieux des Talents cachés à Nogent, puis du concessionnaire Toyota, à Chaumont, en septembre 2021.

Alors quand, la même année, Roman Kennel rencontre Rodolphe Gelis, le directeur d’exploitation de Nigloland, il lui raconte son parcours, sapassion pour le parc. Le dirigeant aubois connaît son travail, son équipe de communication le suit de près. Et c’est ainsi qu’il lui propose d’exposer ses miniatures au coeur du parc. Ce sera la semaine prochaine, les 4 et 5 juin, dans la salle de jeux couverte, à côté du Juke Box. Les travaux d’un Marnais, Nicolas Sydor, via une imprimante 3D notamment, seront également mis en valeur.

« C’est une très grande fierté pour moi », se réjouit-il, en se remémorant sa première création. C’était le donjon de la tour infernale de 100 m de haut. Echelle 1/100e, celle qui deviendra sa référence pour les attractions suivantes, et notamment le Train de la mine.

« C’est une de mes plus belles pièces, réalisée en huit jours, à raison de 8 heures de travail quotidien. J’ai fait très attention aux détails. J’avoue aimer aussi beaucoup le Krampus ». Le dernier né de chez Niglo, un grand huit aquatique voisin du vertigineux Alpina Blitz, a mis un an à naître. « Je l’ai construit en même temps qu’il se montait dans le parc », raconte Roman Kennel.

Plus de 3 400 bouts de carton pour faire des tuiles

Un travail de patience, de fourmi aussi, quand il s’agit de fabriquer les virages et les rails, à partir d’allumettes, de pics à brochettes et de fils électriques peints. « Parfois, je change de maquette ou j’attaque un autre morceau, pour ne pas me lasser », explique-t-il. Comme la fois où il a assemblé les tuiles de la Tour Navarre. Plus de 3 400 bouts de carton de trois ou quatre millimètres pour réaliser le toit. « C’est beaucoup de minutie, mais ce sont dans les détails que se joue le réalisme », assure-t-il.

Dans sa chambre comme chez lui, il va bientôt falloir pousser les murs. Ses parents, fans inconditionnels de son travail, n’osent plus faire entrer l’aspirateur. « Du coup, c’est moi qui doit nettoyer ma chambre et faire la poussière ! », glisse-t-il.

Sa situation n’est pas près de s’arranger. Le jeune homme projette de s’attaquer à la fabrication de l’Alpina Blitz cet été, puis des montgolfières, dès lors de que l’attraction, en réfection, sera rouverte. « J’ai aussi en tête de réaliser la cathédrale de Langres, ainsi que le Palais de justice de Chaumont et le château », confie-t-il. Grosse livraison de tuiles en perspective.

Delphine Catalifaud

d.catalifaud@jhm.fr