Nicolas Lacroix veut abattre les arbres en bord de route
A l’occasion d’une sortie sur la Route départementale 1, ce jeudi 8 février, Nicolas Lacroix a annoncé le lancement d’un plan d’abattage massif des arbres en bord de routes départementales.
« Je suis un amoureux des arbres », martèle Nicolas Lacroix. Le président du Département n’a jamais caché qu’il aimait la nature, la forêt en particulier. Il a cependant annoncé, ce jeudi 8 février en fin de journée, l’abattage massif de 3 500 arbres situés en bord de routes départementales. « Je savais bien que ça allait susciter des réactions très clivantes », observe-t-il.
Toucher un arbre, c’est une manière symbolique de toucher à la vie. Or, l’idée du président du Département est justement d’en préserver, des vies. S’appuyant sur les bilans d’accidentalité de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, il rappelle que les arbres constituent l’obstacle fixe qui entraîne le plus de décès sur les routes (27 %) et qu’environ 10 % des personnes tuées lors d’un accident routier occupaient un véhicule ayant heurté un arbre. Quelques tristes exemples le confirment en Haute-Marne.
De nombreux arbres malades
Nicolas Lacroix s’est rendu entre Nogent et Rimaucourt, ce jeudi, avec ses équipes. « C’est un coin que je connais bien. Quand vous avez un arbre, on constate souvent une déformation de la route et ces mêmes arbres sont toujours abîmés au pied. Quand on s’approche, on voit aussi des traces de roues de voitures sur l’accotement qui frôlent les arbres ! »
Pour mettre de l’eau à son moulin, le président du Département précise aussi que ces arbres doivent être entretenus en période hivernale, « et ce travail d’élagage mobilise nos équipes ». D’après lui, un grand nombre de ces arbres seraient en outre malades.
Des mesures compensatoires
Pour Nicolas Lacroix, il va falloir couper quelque « 3 500 arbres défaillants et dangereux ». « Nous allons les répertorier », précise-t-il. Bien conscient que le code de l’environnement protège les sujets sains, Nicolas Lacroix entend faire entendre ses arguments. « Les arbres ont été plantés autrefois pour délimiter les routes lorsqu’il n’y avait pas de bitume. Ils faisaient de l’ombre aux charrettes », expose-t-il. Force est de constater qu’aujourd’hui, cette utilité n’est plus défendable. Il est déterminé à expliquer en quoi leur présence est dangereuse.
Nicolas Lacroix annonce qu’en contrepartie, « des mesures compensatoires seront mises en place dès que ce sera possible, à proximité ». Un moyen d’accepter ces abattages même si, il le rappelle, « nous avons 40 % de surface boisée en Haute-Marne ».
S. C. S.
s.chapron@jhm.fr
Inquiétude à Nature Haute-Marne
Le conseil d’administration de l’association Nature Haute-Marne se dit « particulièrement inquiet de ce projet d’abattage massif des arbres de bord de routes. Nous avions eu l’occasion de vous présenter il y a quelques années, l’intérêt de la conservation et de la replantation d’arbres. Nature Haute-Marne est aussi à l’écoute de la sécurité et de la protection des humains. Concernant ce plan d’abattage, nous avons besoin que vous nous précisiez : quels secteurs routiers sont concernés ; quels arbres y sont condamnés (diagnostiqués »malades » ou tous ?) ; les données d’accidentologie (blessures, mortalité) constatées dans ces mêmes secteurs ; les modalités et l’ampleur des mesures compensatoires et replantations prévues.
La forêt ne doit pas cacher l’arbre. La Haute-Marne est certes un département très forestier, mais l’arbre, isolé, en bord de route, en alignement, remplit d’autres fonctions que l’arbre forestier. »