Ni trop, ni trop peu – L’édito de Christophe Bonnefoy
Ni trop, ni trop peu – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est l’un des gros dossiers du nouveau quinquennat. Pas de ceux qu’on pourra quantifier en termes de pouvoir d’achat ou de diminution du nombre de chômeurs, mais l’un des plus marquants symboliquement.
La dernière présidentielle a très largement montré une chose : les Français qui sont allés voter se sont rendus aux urnes avec, souvent en tête, cette confiance perdue dans leurs représentants. La moralisation de la vie publique est donc très vite devenue l’un des sujets à prendre à bras-le-corps. Elle est presque un passage obligé, au final, pour le bon équilibre de nos institutions. Depuis hier, les députés sont entrés dans le vif du sujet. Et ils sont d’autant plus impliqués, bien sûr, que le projet de loi les concerne directement.
Tous sont d’accord sur le constat de départ. Mais pas forcément sur les modalités de la loi, selon qu’elle impactera plus ou moins fortement leur travail de terrain. Les discussions seront donc âpres, sûrement enflammées, mais n’en doutons pas au bout du compte constructives. Cette moralisation de la vie publique ne peut pas donner dans la demi-mesure. On a bien vu, par le passé, que la moindre porte ouverte était allègrement poussée par certains, soit pour carrément sortir du cadre des lois, soit pour les détourner gentiment sans jamais tomber dans l’illégalité, mais en flirtant avec les règles morales. Ou comment une minorité a pu réussir à décrédibiliser la majorité des représentants politiques.
Chaque point du projet de loi – la suppression de la réserve parlementaire par exemple – sera discuté, c’est normal, c’est le débat démocratique. Toute la difficulté est d’en finir avec les vieilles pratiques, sans pour autant brider l’action des élus. C’est tout le sens des discussions au sein de l’Hémicycle.