Nécrologie : François Zapata

François Zapata est décédé le 2 juin, à l’âge de 91 ans. Ses obsèques ont été célébrées mardi 6 juin, à Charmoy.

François Zapata est né il y a 91 ans et a ramené sur le sol de la Haute-Marne le soleil de son pays natal, l’Algérie française. Comme les gens du Sud, il pouvait parler des heures de son pays, de la ferme de son oncle située à côté du Sig où il faisait pousser artichauts, melons et olives. L’école n’était pas sa tasse de thé et, pourtant, il a suivi des cours du soir pendant des années pour se perfectionner dans son métier de chaudronnier soudeur-ferronnerie d’art où il excellait et qui a fait sa renommée partout où il passait. François Zapata a eu aussi sa part de souffrances et de difficultés.

Très tôt, il lui a fallu travailler pour nourrir sa famille et le bonheur des autres passait avant le sien. Il ne se plaignait pas mais trouvait ses moments de plaisirs dans le sport et surtout le volley qu’il a pratiqué de longues années. La guerre d’Algérie est apparue avec son lot de souffrance. Mitraillé à plusieurs reprises, il est toujours sorti indemne de ces situations. Il a assuré la sécurité des citoyens jusqu’à l’indépendance au sein de la réserve militaire. Mais il y a eu surtout la grande déchirure de l’indépendance et le rapatriement des pieds noirs d’Algérie. Le sentiment d’abandon de la France et des Français à leurs égards alors qu’ils avaient tant donné pour l’Algérie. Cela a été sa souffrance d’avoir perdu son paradis pour trouver égoïsme et animosité de certains en France. Heureusement, le sens de la famille était toujours présent et il trouvait auprès de ses frères Gabriel, Manolo et de sa sœur Angèle et de leurs enfants mais aussi de ses amis pieds noirs et français réconfort et raison d’espérer.

Puis, François Zapata a fondé une famille avec Mireille. Il a eu trois enfants, Antoine, Stéphane, Isabelle. Huit petits-enfants, Cédric, Ludovic, Jeanne, Alexandra, Joseph, Mathilde, Hélène, Léandre, et deux arrière-petits-enfants, Aksel et Liam, sont venus agrandir la famille. Son épouse a adopté les us et coutumes de François Zapata pour mieux les transmettre.

Plusieurs affectations en tant que cheminot lui ont permis de voir du pays. Il avait gardé l’envie des balades tranquilles. Chacun a pu le croiser sur les routes et voies SNCF du secteur de Charmoy. Il a su transmettre à ses enfants les valeurs de respect, de tolérance et surtout de famille. Ces derniers temps, François Zapata était entouré de tous les personnels nécessaires : Ssiad, service d’aide à domicile, personnel hospitalier. Jusqu’au bout, il a essayé d’être le moins encombrant et de garder le sourire.

A sa famille, nous présentons nos condoléances.