Ne plus tergiverser – L’édito de Patrice Chabanet
La sortie calamiteuse du précédent confinement a laissé des traces. Variant Delta oblige, le chef de l’Etat a donc annoncé des mesures qui se veulent plus énergiques. Il y va de l’endiguement de la pandémie, et de la crédibilité de l’exécutif. Cette fois-ci, le vocabulaire présidentiel a changé : l’obligation vaccinale sera la règle pour le personnel soignant, et le pass sanitaire sera obligatoire dans les lieux de culture et les restaurants, entre autres. L’idée n’est plus d’essayer de convaincre les irréductibles, mais de penser d’abord aux effets bénéfiques de la vaccination. Quoi qu’on fasse il restera toujours une frange de la population qui ne croit pas à la vaccination, comme d’autres sont convaincus que la Terre est plate. Leur discours, il faut le savoir quand même, n’a pas toujours la minceur des propos de bistrot mais se pare parfois de références historiques intelligemment amalgamées.
Il faut croire que l’intervention d’Emmanuel Macron a porté. Des milliers de demandes de rendez-vous ont été faites dans la foulée. L’obligation du pass sanitaire dans de nombreux actes de la vie sociale a pratiquement autant d’effets que celle de la vaccination.. Pour le président de la République, il faut éviter à tout prix une nouvelle flambée de la pandémie. La motivation politique est évidente à quelques mois de l’élection présidentielle. Les prévisions optimistes en matière économique seraient malmenées s’il fallait rétablir confinement et couvre-feu. Or la relance se fait déjà sentir. Autant dire que pour Emmanuel Macron, c’est l’été de tous les dangers qui se profile. Mais pas seulement pour lui : chaque dirigeant politique devra se déterminer clairement sur l’obligation vaccinale, et pas seulement se réfugier derrière la question de la liberté individuelle.