Ne pas se tromper de combat
A moins d’une actualité agrico-rurale particulièrement chaude, la page Monde rural s’interrompt pendant quelques semaines. Le temps d’apaiser les esprits, tous les esprits, le mien en particulier. Mais, pour les drogués de l’agriculture, le supplément agricole qui paraîtra le 31 août prochain devrait pouvoir servir de produits de substitution. Une dose qui ne présente aucun danger pour la santé.
En attendant, les agriculteurs vont rester les yeux rivés sur les Etats généraux de l’Alimentation. Les syndicats ont été reçus, lundi dernier, par Emmanuel Macron. Tous ont répété qu’il ne fallait pas se tromper de combat. Le problème est la répartition de la valeur ajoutée entre producteurs, transformateurs et distributeurs et non pas la qualité ou la sécurité alimentaire des produits élaborés sur le territoire. La France est le pays, dans le monde, qui élabore l’alimentation la plus sécurisée et de plus grande qualité. Si les Etats généraux partent dans une dérive normative, environnementaliste et punitive et non pas dans une démarche économique, l’agriculture française est condamnée.
Dans l’actualité, deux exemples viennent illustrer l’importance de l’enjeu. Le fipronil répandu sur les poules hollandaises pour lutter contre les poux crée une crise sanitaire qui aurait pu être évitée si la France avait gardé ses poulaillers. Pour cela, les coûts de production (charges, impôts…) devraient être similaires partout en Europe et surtout les agriculteurs devraient pouvoir vivre de leur travail. Sans cette rentabilité, l’agriculture française s’étiole et dans quelques années, tous les produits alimentaires viendront de Hollande, de Pologne, de Roumaine où la sécurité alimentaire est, pour le moins, plus détendue.
Le second exemple est la course faite contre les antibiotiques utilisés par les vétérinaires dans les fermes en France. La liste se réduit de plus en plus avec des spectres de moins en moins larges. Résultat : guérir un animal dans les exploitations est de plus en plus compliqué alors que, dans le reste de l’Europe, tous les anciens produits sont accessibles. Outre un questionnement autour du bien-être animal, les agriculteurs français ont des boulets aux pieds que d’autres n’ont pas. Or, il faut le savoir, 80 % des antibiotiques utilisés en France le sont par l’homme et pour les hommes. Demander aux agriculteurs de régler tous les problèmes environnementaux comme les traces d’antibiotiques dans l’eau serait donc disproportionné. Il est donc important de ne pas se tromper de combat et parfois, de remettre l’église au centre du village.
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