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Ne jamais oublier – L’édito de Christophe Bonnefoy

On ne devra jamais oublier qu’un soir d’octobre 2020, un enseignant a été décapité. On ne devra jamais oublier son nom : Samuel Paty. Mort tout simplement pour avoir voulu transmettre le savoir. Pour y avoir mis toute la passion de ceux qui vivent leur métier comme une véritable vocation. Pour avoir voulu stimuler « l’intelligence et l’âme des enfants ». La lettre de Jean Jaurès aux instituteurs et institutrices, écrite en 1888, est plus que jamais d’actualité. Lue hier matin aux élèves de France avant une poignante minute de silence, elle n’a pas été choisie qu’en mémoire du professeur d’histoire-géographie de Conflans-Sainte-Honorine.

Au-delà de cet hommage, nécessaire et tout naturel, elle vient rappeler le rôle primordial des instituteurs – les professeurs des écoles aujourd’hui – et de ceux qui prennent le relais, ensuite, au collège ou au lycée. On a tous en tête, une fois qu’on est sorti du système scolaire, un nom ou des noms, même. Le nom de ce prof perçu comme sévère, impitoyable à nos yeux d’enfant ou d’ado. Qu’on espérait ne plus recroiser l’année suivante. Ou à l’inverse, à jamais inscrit dans notre mémoire, celui d’un autre, qui aura à jamais marqué notre existence. Parce qu’il a réussi à nous faire aimer la matière qu’on exécrait l’année d’avant… Par exemple.

En tous les cas, chacun aura à sa manière contribué à notre parcours. Et indéniablement aidé à forger ce que nous sommes. Les méthodes ont changé. La société a changé. Les enfants, peut-être aussi, ont changé. Tout autant que les parents.

Mais tout comme on ne doit jamais oublier le nom de Samuel Paty, on doit toujours se souvenir de ce qu’on doit à des enseignants, malheureusement trop souvent décriés.

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