Ne jamais désespérer… – L’édito de Christophe Bonnefoy
« La flamme du souvenir ne s’éteindra jamais. » Propos signés Emmanuel Macron, à juste titre, ce samedi pour le 105e anniversaire de l’Armistice et le 100e, donc, de la flamme du souvenir. Le chef de l’Etat aurait pu aussi constater que malheureusement, le feu des guerres, lui, n’est jamais totalement étouffé. Il couve, toujours, quelque part, loin ou tellement près.
Les cérémonies de ce 11-Novembre ont ainsi revêtu un caractère très particulier. Un caractère qui, justement, nous oblige à célébrer, sans cesse, tous les ans et sans jamais amoindrir la nécessité de se rappeler, pour éviter le pire à l’avenir. Mais ce pire est déjà là, d’une certaine manière.
Les conflits passés ne devraient avoir qu’une vertu, au final : celle d’être toujours présents dans nos esprits pour qu’on n’ait pas à les revivre un jour, sous une forme quasi-identique. Une sorte d’appel permanent à ne pas réitérer les mêmes erreurs. L’actualité des derniers mois, des dernières semaines, nous montre pourtant que l’âme humaine continue d’avoir comme principale faiblesse de ne pas savoir faire taire ses vieux démons. A nos portes, presque, l’Ukraine est en sang. Pour ne pas dire en ruine. Au Proche-Orient, et avec tous les symboles que cela induit, les tensions meurtrières font remonter partout ailleurs la crainte d’un nouvel embrasement.
Qui a raison ? Qui a tort ? Chacun avance sa légitimité à frapper l’autre. Mais ces fragilité et instabilité permanentes révèlent surtout l’incapacité de la planète à savoir vivre en paix. Il paraît néanmoins qu’il ne faut jamais désespérer…