N’avoir peur de personne – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le PSG est-il un grand club ? A l’échelle de la Ligue 1, c’est incontestable. Le fruit, à la fois de sa puissance de feu… et de la faiblesse relative des autres clubs. Résultat : une compétition dont on sait quasiment dès la première journée quelle en sera l’issue.
Sur la scène européenne, les plaisirs – espérés – ne sont pas les mêmes. Bien au contraire, ils se transforment chaque année en un repas bien indigeste. Systématiquement depuis plusieurs saisons, les 8e passent mal. Ils restent en travers de la gorge. Or, c’est justement sur la Ligue des champions que les propriétaires du Paris Saint-Germain ont tout misé, ou presque. L’objectif ultime. Le PSG, donc, est-il un grand club, dès lors qu’il est incapable de s’affirmer face aux Real ou Barça aux moments fatidiques ? L’est-il quand, chaque année à la même époque, il voit se blesser ses stars ? Neymar et Cavani cette fois-ci.
On saura qu’il l’est, quand il ne comptera pas que sur un ou deux joueurs pour renverser des montagnes, mais qu’au contraire son collectif lui permettra de pallier, sans suer d’angoisse, d’éventuelles défections. On saura, également, que Thomas Tuchel est un grand entraîneur quand il sera à même de trouver les schémas idéaux, même en l’absence de ses piliers. Et on en aura la confirmation, tout simplement, quand les joueurs parisiens brandiront la coupe aux grandes oreilles. Difficile, ainsi, de parler de malchance, quand cette dernière devient aussi récurrente et que, systématiquement, on en arrive à faire les mêmes tristes constats.
On verra donc, ce soir, contre Manchester United, si le PSG peut prétendre être un grand d’Europe. Soit dit en passant, l’absence de Neymar et Cavani est une chose. Mais n’oublions pas que le club possède d’autres atouts : ils portent le nom de Mbappé, Di Maria ou encore Buffon. L’équipe de Tuchel ne doit avoir peur de personne… sinon d’elle-même, finalement.