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Naufragés du rail

A Paris, gare de l’Est, les voyageurs font la queue pour monter dans un car qui les transportera à Troyes.

Dans notre édition du jeudi 14 avril, nous annoncions un week-end pascal noir sur les rails en Haute-Marne. La cause ? Des travaux sur la ligne 4 (Mulhouse-Paris) ainsi que des chantiers aussi sur la ligne Saint-Dizier Paris via Château-Thierry. Sur la ligne 4, la couleur était annoncée : aucun train (ni dans un sens ni dans un autre) entre Paris et Troyes du samedi 16 avril à midi jusqu’au 18 avril inclus. SNCF voyageurs et TER Grand Est annonçaient le remplacement des liaisons ferroviaires par des trajets en cars… Pas si grave donc sur le papier. Mais seulement sur le papier car la réalité a dépassé les pires scénarios. « C’est qui le gars qui s’est occupé de programmer les cars de substitution ? », peut-on se demander un peu trivialement.

Car ce sont des dizaines pour ne pas dire quelques centaines de voyageurs qui se sont retrouvés en rade. Exemple : il n’y avait qu’un seul car à 15 h samedi 16 avril gare de l’Est pour emmener les gens à Troyes… De 50 à 60 malheureuses places pour bien plus de voyageurs.

Alors, ceux de 15 h ont attendu patiemment le car de 19 h que devaient prendre aussi d’autres dizaines de voyageurs. Il a pris la route laissant sur le carreau toujours autant de malheureux passagers. Un car pour Nogent-sur-Seine et Romilly-sur-Seine lui a emboîté le pas et un autre car pour Troyes était annoncé à 20 h 40 (arrivé à 21 h) avec toujours insuffisamment de places pour tout le monde. Et bien sûr, Troyes était le terminus du bus avec aucune correspondance prévue pour la Haute-Marne… Des Haut-Marnais à qui on a proposé des chambres d’hôtel à Paris pour pouvoir prendre le premier bus le lendemain matin où l’on pouvait prédire la même cohue que la veille avec un week-end de Pâques synonyme de forte demande. Pourquoi si peu de bus pour autant de voyageurs ?

Les cars, au compte-goutte, étaient si loin de répondre aux besoins pourtant quantifiables, on l’imagine, au vu de l’achat de billets.

Des situations difficiles à gérer

Ce Haut-Marnais qui baptisait son fils le dimanche matin sans pouvoir rentrer samedi soir, cette jeune femme avec une très jeune enfant qu’elle devait ramener à sa mère à laquelle n’était proposée qu’une chambre d’hôtel en banlieue parisienne… Chaque situation personnelle posait difficultés, des problèmes et de l’énervement auxquels tentaient de répondre de serviables personnels de la SNCF dépassés par les événements et qui n’avaient surtout pas toutes les réponses.

Alors oui, les travaux sont nécessaires pour faire rouler convenablement des trains. Mais la question posée dans notre édition du 14 avril reste pertinente : était-ce judicieux de les programmer le week-end de Pâques ? Un week-end durant lequel la SNCF prévoyait de faire voyager plus d’un million de personnes.

C. C.

TRANSPORTS. SNCF voyageurs avait annoncé un week-end compliqué sur la ligne 4. La réalité a dépassé les pires scénarios…

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