Nationale 4 : sanction ou sensibilisation, ils avaient le choix
Sécurité. Tout au long de la semaine, à la frontière de la Haute-Marne, les gendarmes meusiens procèdent à des contrôles routiers. Aux contrevenants d’infractions jugées minimes, ils proposent une alternative pédagogique.
Aux portes de la Haute-Marne, sur la Nationale 4 dans le sens Nancy-Paris, l’aire du Barrois est un lieu de pause privilégié des automobilistes. Mais ce jeudi 11 janvier, du repos, il n’y en avait guère. Tout au long de l’après-midi, vingt-trois gendarmes sont mobilisés. On retrouve également les services préfectoraux meusiens de sécurité routière, ou encore la DIR Est de Saint-Dizier (direction interdépartementale des routes), dont la frontière de leur secteur d’intervention côté 55, se trouve à Stainville.
Pédagogie
Tous jouent leur partition dans le cadre d’une opération intitulée « alternative à la sanction ». Depuis lundi, les gendarmes de la Meuse procèdent à des contrôles sur cet axe très fréquenté. « Une trentaine de personnes ont été contrôlées en infraction, dont une dizaine aujourd’hui », explique le capitaine Frédéric Bernard, commandant de l’Escadron départemental de sécurité routière de la Meuse.
Mais cette semaine, les auteurs de petites infractions ont le choix : être sanctionné ou participer à un stage de sensibilisation, sur l’aire du Barrois. Ce qui s’est produit ce jeudi. Une chose rendue possible par l’accord du procureur de la république de Bar-le-Duc, Sofian Saboulard. En revanche, « concernant l’usage de stupéfiants, une alcoolémie élevée ou un excès de vitesse de plus de 20 km/h, il n’y a pas d’alternative », cadre Xavier Delarue, préfet de la Meuse.
Rencontres
L’opération est bien perçue par les protagonistes, en termes de visibilité, d’échanges avec la population. « La prévention est importante pour convaincre la personne avant qu’elle n’ait un comportement dangereux. La plupart accepte de participer à cette journée. Mais ça arrive aussi de faire face à des personnes qui ne reconnaissent pas leurs erreurs ou qu’ils n’ont pas conscience du danger qu’ils peuvent occasionner pour les autres usagers », observe le colonel Sébastien Salvador, commandant du groupement de gendarmerie de la Meuse.
Sur place, les automobilistes ou chauffeurs poids-lourds contrôlés, sont invités à rencontrer les services préfectoraux de sécurité routière. « Il y a des échanges sur les risques au volant liées à la consommation d’alcool, les classiques lunettes pour simuler une alcoolémie ou une prise de stupéfiants, un petit questionnaire… », liste le préfet de la Meuse, qui veut renforcer cette année la prévention dans les écoles, collèges, lycées, les centres de formation, voire les entreprises. Une opération similaire devrait se dérouler au printemps.
Louis Vanthournout
Le risque pour les agents de la DIR Est
Parmi les acteurs de la route que les contrevenants pouvaient rencontrer ce jeudi, il y avait les agents de la DIR Est. Trois membres de Saint-Dizier étaient sur place, dont Damien Carpentier. « Beaucoup nous voient mais ne savent pas forcément quel est notre rôle », confie celui que nous avions suivi il y a 18 mois au cours d’une patrouille. Outre leurs activités, l’équipe rappelait l’importance de respecter « le corridor de sécurité », inscrit au code de la route. « C’est ce qui se produit lorsque nous sommes en mission de mise en sécurité des usagers après un incident, d’entretien de la route, de nettoyage autour la chaussée… », liste le chef d’équipe. Un rappel bienvenu pour éviter le risque d’accident ; l’un de ses collègues s’était fait renverser par un poids-lourd en 2023.