Natation : Anouchka Martin replonge
Anouchka Martin, l’une des meilleures spécialistes de nage libre en France, a remis le maillot de bain, à Marseille,il y a trois semaines. L’occasion de reprendre tranquillement avant de grosses échéances la saison prochaine.
La
Bragarde Anouchka Martin, formée au COSD, au club des nageurs de
Marseille depuis 2014, a replongé dans la piscine des Bouches-du-Rhône
il y a trois semaines. Une reprise toute en douceur. « La reprise est
vraiment tranquille. On nage le matin avec le groupe d’une quinzaine de
nageurs, et le soir, on mixe entre musculation et gainage et le coach
nous a demandé de travailler quelque-chose de personnel, que l’on n’a
pas le temps de faire en pleine saison », explique la nageuse nord
haut-marnaise. Cette dernière a décidé de travailler plus spécifiquement
les battements, « pas mon point fort, avec un travail de souplesse de
cheville et l’amplitude du mouvement » et la mobiité du haut du corps. «
Je suis très musclée du haut et je manque de mobilité. Les étirements,
la souplesse, on n’a pas forcément le temps d’en faire et cela ne peut
pas faire de mal. »
D’ici à l’automne, il n’est pas sûr de recroiser
les champions de la natation française et mondiale dans les bassins en
compétition. « C’est le flou pour la compétition. Nous allons passer
toujours sur cinq jours d’entraînement, mais avec deux séances dans
l’eau. Et toujours repos le week-end. Cela sera notre programme jusqu’en
août. Nous aurons ensuite un petit peu de vacances, avant de réattaquer
sérieusement à la rentrée, en sachant que les objectifs auront lieu en
2021 », complète la nageuse de 26 ans. Celle-ci est très détendue en ce
moment. « Je ne nage pas en force, en aérobie. On travaille plus
finement sur un geste technique à répéter. Dans le groupe, Mehdy Metella
reprend doucement, Mathilde Cini se remet de sa blessure à la cheville,
nous avons trois nouveaux, dont un dossiste, Stanislas Huille, Florent
Manaudou est rentré car il s’entraîne d’habitude à Antalya, en Turquie
», complète Anouchka Martin, pas retenue par l’ISL (international
swimming league), un championnat par équipes parallèle à la Fédération
internationale. « Je ne suis pas assez forte en grand bain pour cela. »
« La natation ne m’a pas trop manqué »
Il reste désormais à attendre encore des mois avant d’aller jouer la qualification aux Jeux olympiques de Tokyo sur 100 m nage libre et sur le relais 4 x 100 m pas encore du voyage au Japon. « On ne sait pas encore quand auront lieu les “France” et si cela sera organisé avant ou après l’Euro, en mai. Le DTN a lancé un appel d’offres, mais les piscines ne se pressent pas pour organiser une compétition qui regroupe 500 nageurs, 700 personnes avec les coaches, les kinés. Aujourd’hui, les risques sont toujours présents et il y a de la psychose. Des matches de foot se disputent à huis clos. Pourquoi pas la natation. Mais cela serait dommage car en général, la Fédération organise une belle vitrine avant les JO », poursuit Anouchka, qui a eu un petit peu mal au dos à la reprise. « J’ai néanmoins nagé vite, rapidement, avec beaucoup de relâchement. Après, cela ne sert à rien de traumatiser le corps. Il reste en gros six mois avant les championnats de France et neuf avant les JO qui seront mes premiers si je me qualifie. Si je vais à l’Euro, je pense que cela sera bon pour le Japon », poursuit la Haut-Marnaise. « La natation ne m’a pas trop manqué. Je savais que nous allions reprendre. Cela m’a même fait du bien de couper, de récupérer, d’avoir un peu de temps. Je n’ai pas eu une coupure de deux mois depuis dix ans. C’est un mal pour un bien cette grande pause. Je n’ai pas fait grand-chose au niveau physique durant le confinement hormis au début. Le yoga, c’est bien aussi », sourit l’élève de Julien Jacquier. D’autres sports ont changé les modes de qualification. Pour l’heure, en natation, c’est le flou qui domine. « On nage, on fait des trucs rigolos, j’ai refait par exemple du papillon. Et on attend les directives pour la reprise en compétition », conclut Anouchka Martin, qui prend son mal en patience. Toujours avec le sourire. De toute façon, elle n’a pas d’autre choix.
Nicolas Chapon