Nappes phréatiques : les stocks reconstitués, mais…

Les nappes phréatiques en Haute-Marne, c’est un peu comme le cours de la Suize : quand il pleut, il y a de l’eau, quand il ne pleut pas, il n’y en a plus. Actuellement, leur niveau est important, mais ne dispense pas d’efforts collectifs et individuels à faire pour préserver la ressource : c’est le message de l’Etat.

« Château d’eau » de la France – le département se trouve au carrefour de trois bassins versants – la Haute-Marne présente cette caractéristique : en raison de son sol karstique, les nappes phréatiques sont très superficielles et peu profondes, par conséquent très dépendantes de la pluviométrie. Quand il pleut, elles se rechargent très rapidement, quand il ne pleut plus, le niveau descend. C’est aussi simple que cela. Un peu comme le cours de la Suize aux abords de Chaumont.

Actuellement, le niveau des nappes est donc important. On parle de stocks reconstitués. Par rapport à une moyenne calculée sur les 30 dernières années, « il a plu une fois et demi en plus depuis octobre », rappelle Nathalie Kobes, directrice départementale adjointe des Territoires (DDT).

« Changement climatique »

Quelques données communiquées par la DDT 52 pour trois stations de référence : + 40 cm à Chaumont, + 70 cm à Hallignicourt, + 1 m à Vaux-sur-Blaise. « Grâce à toutes ces précipitations, on est sur un niveau de recharge important », résume Nathalie Kobes, qui précise également que le taux de remplissage des lacs-réservoirs de la région langroise est appréciable : « Il était de 37 % au 1^er janvier 2023, il est de 64 % au 1^er janvier 2024. »

De quoi se réjouir ? Pas totalement. « Avec le changement climatique, explique la directrice départementale adjointe, il y a de plus en plus de périodes de chaleur l’été, et l’hiver il y a de plus en plus de périodes de fortes précipitations qui, en raison du niveau superficiel des nappes, n’offrent aucune garantie sur la période estivale. » L’appel à la vigilance et à la modération exprimé en 2023 lors des Assises de l’eau à Nogent reste donc valable. Avis aux détenteurs de récupérateurs d’eau de pluie : ces systèmes seront bien utiles à l’avenir.

L. F.

Source : données communiquées par la DDT 52.

Excédent pluviométrique

Selon le bilan annuel établi par l’Association de climatologie de la Haute-Marne, 2023 aura finalement été marquée par un excédent pluviométrique : + 82 mm à Saint-Dizier. Qui l’aurait cru en octobre, alors que le 9 de ce mois-là, une température de 29,2°C était enregistrée, et que globalement, l’année écoulée aura été la plus chaude enregistrée depuis 1950 ? De l‘ordre de + 2,4°C au-dessus de la normale à Langres.

Le saviez-vous ?

. La nappe la plus importante est celle des alluvions du Perthois de la Marne, à Hallignicourt.

. La Haute-Marne compte 633 captages actifs pour l’alimentation en eau de ses 426 communes. 85 % des volumes d’eau potable consommés en Haute-Marne proviennent des eaux souterraines. Le reste de l’approvisionnement provient des barrages réservoirs.

. Pour l’Etat, l’action prioritaire en Haute-Marne consiste à « renouveler les réseaux vieillissants pour éviter les fuites d’eau potable : 152 communes avaient un rendement inférieur à 80 % en 2021, et 61 d’entre elles étaient en situation critique avec un rendement inférieur à 65 %. »