Nadal-Djokovic : l’histoire les attend
Tous les amoureux de la balle jaune espéraient cette finale. Les principaux protagonistes également ! Normal. L’Espagnol Rafael Nadal, en cas de vic- toire, cet après-midi (15 h), peut dépasser le Suédois Björn Borg avec sept succès Porte d’Auteuil. Quant au Serbe Novak Djokovic, il est à une victoire d’un véritable exploit, à savoir un Grand Chelem sur deux ans, après les victoires à Wimbledon, l’US Open et l’Open d’Australie. Seulement deux hommes dans l’histoire du tennis ont réalisé cela, Donald Budge (1938) et Rod Laver (1962 et 1969), mais à cette époque, la concurrence n’était pas la même que maintenant. Autant dire que cette finale pour l’histoire sent la poudre !
Avec ce qu’a démontré Rafael Nadal depuis le début de la quinzaine, l’Espagnol, qui disputera sa septième finale à Paris, part avec les faveurs des pronostics. Même son adversaire du jour le dit. «Si on regarde les faits, c’est lui le favori. Il joue toujours son meilleur tennis à Roland-Garros. Je pense que c’est ce qu’il va faire à nouveau dimanche (aujourd’hui).» Attention, le N°1 mondial ne va pas se présenter en victime expiatoire, loin s’en faut ! «Je crois en moi-même. Je crois que j’ai la possibilité de le battre. Je l’ai battu sur terre l’an dernier deux fois, coup sur coup, c’était incroyable. Je peux y penser dimanche (aujourd’hui) lorsque je serai sur le terrain. C’est un gros défi pour tous les deux. On va se battre alors qu’il s’agit d’un des quatre événements phares dans notre sport.»
Federer mise sur Nadal
Outre le fait que Rafael Nadal, qui n’a pas perdu le moindre set depuis le début de la quinzaine, sera plus frais que le Serbe, qui en a concédé quatre une des clés du match peut-être la pression à un match de l’histoire. Le Suisse Roger Federer, qui mise sur une victoire de l’Espagnol, pense que la pression sera sur- tout sur les épaules du Serbe et s’en explique. «Si “Rafa” ne gagne pas une septième fois dimanche (aujourd’hui), il pour- ra le faire l’année prochaine ou une autre fois. Il est encore jeune. En revanche, pour Novak, c’est plus compliqué. S’il ne gagne pas cette finale, s’il veut réaliser le Grand Chelem, il devra alors gagner à nouveau les trois grands tournois et ça, ce n’est pas le plus facile !»
Pour Rafael Nadal, si «jouer la finale d’un Grand Chelem est quelque chose de spécial, en particulier à Paris», il ne veut pas pour autant s’en faire une montagne. «Quoi qu’il arrive lors de la finale, je suis déjà très content, car je m’améliore. J’ai franchi une étape. Contrairement à l’an dernier, je pense que je joue très bien. Jusqu’à maintenant, tout va bien et je vais continuer de tra- vailler. Dimanche (aujourd’hui), je vais tout donner. Si je gagne, si je perds, on verra bien !»
Les deux joueurs sont prêts à en découdre. Reste maintenant à espérer que cette rencontre pour l’histoire ne soit pas perturbée par une météo que l’on annonce très humide Porte d’Auteuil ce jour…
Yves Tainturier