Nadal au septième ciel
Quarante neuf minutes, c’est le temps qu’il a fallu à l’Espagnol Rafael Nadal, hier, pour terminer la finale débutée dimanche face au Serbe Novak Djokovic (6-4, 6-3, 2-6, 7-5). C’est son septième titre à Roland-Garros. Un record !
Le sport peut être beau, mais également cruel. Le Serbe Novak Djokovic en a fait la cruelle expérience, hier après-midi, en finale des Internationaux de France, face à l’Espagnol Rafael Nadal. Alors que le Majorquin menait deux sets à un et 6-5, le Serbe s’est retrouvé avec une balle de match contre lui sur son service. En quart de finale face au Français Jo-Wilfried Tsonga, il avait montré qu’il avait des nerfs en acier trempé, en effaçant quatre balles de match et hier, il a fait une double-faute !
“Nole” ne gagnera pas un quatrième tournoi du Grand Chelem sur deux années. “Rafa”, lui, avec un septième titre, dépasse désormais le Suédois Björn Borg, dont le compteur est resté bloqué à six titres Porte d’Auteuil.
Trois matches en un
Les spectateurs qui ont pu se libérer, hier, pourront dire : «Le 11 juin 2012, lorsque l’Espagnol Rafael Nadal a remporté son septième titre à Roland-Garros, j’y étais ! »
Une 82e édition qui a été marquée par la pluie, celle-ci obli- geant les organisateurs à arrêter le match dimanche soir, pour le faire reprendre hier, à 13 h. L’Espagnol menait deux sets à un, mais était mené 2-1 service à suivre pour le Serbe. Oui, mais voilà. Cette finale s’est jouée en trois temps. Il y a eu un match avant la pluie, un autre pendant et un troisième hier.
Celui avant la pluie, dimanche, a été largement dominé par Rafael Nadal. Ses frappes lourdes et puissantes ont régulièrement débordé Novak Djokovic. Le Serbe, de son côté, en panne de service, a régulièrement été mis sous pression par l’Espagnol sur ses mises en jeu. Résultat, trois breaks en faveur de Rafael Nadal et un premier set bouclé en 58′ (6-4). Le scénario a été le même au second set, alors que la pluie faisait son apparition (6-3, 57′).
Une interruption de vingt minutes environ qui va changer beaucoup de choses. En effet, les organisateurs ont fait le choix de ne pas bâcher le court et les conditions de jeu ne vont plus être les mêmes. Le terrain plus lourd et la balle mouillée n’ont pas avantagé Rafael Nadal qui, alors qu’il menait 2-0, a encaissé huit jeux de suite face à un Novak Djokovic heureux comme un poisson dans l’eau ! Non seulement “Rafa”, pour la première fois de la quin- zaine, a perdu un set, qui plus est sèchement (6-2), mais il s’est fait breaker d’entrée de quatrième manche avec service à suivre pour le Serbe. Lorsque le juge-arbitre a décidé d’arrêter la rencontre, tous les spécialistes s’accordaient à dire que cette interruption était la meilleure chose qu’il pouvait arriver à l’Espagnol. En revanche, pour le Serbe…
Le public derrière Djokovic
Hier, sur le coup des 13 heures, le troisième acte a débuté comme le premier jeu de la rencontre de la veille, par la perte de la mise en jeu du Serbe, sur un passing revers de Rafael Nadal, bien aidé par le filet juste avant (2-2). Le set est totalement relancé, lorsque la pluie, une fois de plus, joue les trouble-fête (5-4). Après plusieurs minutes de flottement et de discussions, pour savoir si le match doit continuer où non, le juge-arbitre décide que la finale peut se poursuivre. A ce moment-là, Novak Djokovic est dos au mur sur son service. Poussé par le public qui veut surtout voir un cinquième set, le Serbe ne tremble pas (5-5). Malheureusement pour lui, après quarante neuf minutes hier (3 h 49 au total), il y aura cette double-faute… Pendant que Rafael Nadal, pour la première fois ici, grimpe dans les tribunes pour fêter son septième titre avec sa famille, ses amis et son entraîneur, le Serbe, lui, est sur sa chaise, le regard dans le vague…
Yves Tainturier