Musique : difficile de faire vivre un groupe en temps de Covid avec Sbroz
Jeune groupe musical chaumontais, Sbroz vit la crise sanitaire de manière compliquée. Normalement, les concerts et les répétitions sont le ciment des musiciens et le lien avec le public. Il en est privé pour l’instant et se démène pour maintenir une certaine visibilité.
Avec la restauration, la culture est sans doute le secteur qui souffre le plus de la crise sanitaire qui fêtera bientôt sa première année. Pour un groupe musical chaumontais comme Sbroz qui, justement, est né à la même époque que le virus et le premier confinement, il est particulièrement compliqué d’exister et de maintenir une visibilité.
Les six membres et la manager se battent pour entretenir la flamme. Mickaël Piarry, bassiste et président de l’association qui porte le groupe, explique que, malgré sa jeunesse, « seize ou 17 concerts étaient programmés de mars à juillet dernier. Nous sommes rapidement passés à quatre ». L’impact de la Covid-19 est évident à différents titres. Noguy, la manager, évoque les craintes sanitaires et les incertitudes financières de la part des particuliers, des associations ou des collectivités qui ont souhaité la présence du groupe pour un rassemblement ou une fête. D’ailleurs, la plupart de ces derniers ont été supprimés.
Apprendre à se connaître
Pour le groupe, ces annulations représentent un manque à gagner mais les conséquences sont encore plus graves dans le fonctionnement du groupe. Le report des concerts et l’impossibilité de se réunir pour répéter font que les musiciens se voient moins. Or, en tant que jeune groupe, ils ont besoin d’apprendre à se connaître et de travailler les morceaux de manière intense. La Covid ralentit les meilleures intentions et fait prendre du retard dans les compositions. L’un des membres le dit : « Sbroz est une microsociété et comme le reste de la société, le groupe souffre de cette crise sanitaire ».
Noguy précise que les vidéos sur les réseaux sociaux font office mais « elles ne suffisent pas pour lier les gens ensemble. L’essence même d’un groupe est la scène. La motivation de chacun passe par les concerts. Or, nous en sommes privés ». Elle est d’autant plus inquiète qu’elle craint un prochain reconfinement et une limitation des interactions sociales.
Pour 2021 et pour continuer à exister et à être visible, Mickaël Piarry imagine « un échange de bons procédés ». Le groupe envisage de baisser ses cachets de prestation tout en multipliant les concerts et donc en décuplant son expérience. Il rayonne dans une centaine de km autour de Chaumont.
Quant aux réseaux sociaux, ils permettent, selon Noguy, de « ne pas être oublié et, peut-être de revenir plus fort quand cela sera possible ».
En attendant, même si la sortie d’un EP (album) a été retardée, Sbroz poursuit ses compositions issues de l’univers de Suzon, la chanteuse. Elle y parle de son vécu et de ses émotions. Et après la sortie du morceau “Requiem d’un envol” de Joffrey Tridon, le 5 novembre dernier à l’occasion de la journée de lutte contre le harcèlement scolaire, le groupe a sorti “Date on the moon” aux tendances pop rock.
Contact facebook : @sbroz.musique
Frédéric Thévenin