Sylvain Jobert, la guitare et Brassens d’abord
Sylvain Jobert voue un culte à la guitare fingerpicking et à Georges Brassens. L’alliance des deux a débouché sur la création d’un tour de chant imaginé par le guitariste et chanteur originaire d’un petit village proche de Champlitte.
Guitare fingerpicking et Brassens, le mariage pourrait sembler anachronique. Georges Brassens était plutôt un inconditionnel de la pompe, une technique guitaristique qui n’a pas grand-chose à voir avec celle popularisée en France par le regretté Marcel Dadi et qui consiste à jouer les parties de basse en même temps que la ligne mélodique.
Sylvain Jobert excelle dans ce style très exigeant. C’est aussi un grand fan de Brassens. « J’ai toujours aimé ses textes très forts mais je n’étais pas spécialement attiré par son approche musicale », reconnaît-il.
Pour un musicien de sa génération, il est néanmoins difficile de passer à côté de Brassens. On peut même considérer cela comme un crime de lèse-majesté. L’ancien enseignant, aujourd’hui à la retraite, avait un collègue qui disposait de toute la discographie de Brassens en vinyle. « Je me suis plongé dedans. Il y avait beaucoup de chansons qu’on n’entendait jamais », précise le guitariste.
Tour de chant cousu main
La matière était là. Restait à la travailler dans le style picking en y associant le chant. Musicien autodidacte depuis les années de lycée, Sylvain Jobert s’est forgé un tour de chant cousu main. « Il y a une vingtaine de chansons. Quelques-unes sont très connues. D’autres beaucoup moins », souligne-t-il. L’artiste livre des anecdotes souvent croustillantes entre chaque morceau arrangé à sa sauce. Par exemple, la musique de la chanson « Il n’y a pas d’amour heureux », dont le texte est signé Aragon, a servi à accompagner également La prière de Francis Jammes bien des années plus tard.
Sylvain Jobert évoque aussi volontiers son vécu de professeur de guitare. Un jour une dame d’âge mûr frappe à sa porte pour y suivre ses cours. Il lui propose de démarrer son apprentissage avec « La mauvaise réputation ». Mauvaise pioche ! L’élève est très croyante et n’apprécie pas du tout. Un échange de courrier s’ensuit. Le prof est invité à y sauver son âme. Amen !
Au royaume des mortels, Brassens est éternel. Sylvain Jobert en livre une approche personnelle et rafraîchissante à souhait en toute humilité.
A.S.
Sylvain Jobert, la guitare pour passion
Sylvain Jobert aime les guitares. Acoustiques de préférence. Les Martin, les Guild…
Il ne manque jamais de se rendre à Issoudun (Indre) pour le festival de guitare qui fêtera ses 35 ans d’existence début novembre.
Il est aussi à l’origine du festival de guitare de Champlitte qui aura lieu du 23 au 25 mai avec en point d’orgue les concerts de The Duo et d’Eric Gombart. Ce sera la 27e édition de ce rendez-vous très guitare qui accueille régulièrement des grands noms du style fingerpicking.