Musique Baroque’n’roll au Signe
Musique. Jeudi 12 mai au Signe, une conférence d’une heure a mis en évidence les liens entre la musique classique et les musiques actuelles.
Cette conférence, dont l’entrée était libre, était l’avant dernière du cycle Au carrefour des musiques, fruit d’un partenariat entre Fugue à l’Opéra, Arts Vivants 52 et Le Signe. Devant 38 auditeurs, Guillaume Deveney, docteur en musique et sciences de la musique, a débuté par une citation « il n’existe pas de musique pure, comme il n’existe pas de race pure ».
Il ne voit pas de cloison entre musique classique et musique moderne. Pour la seconde, il préfère parler de musique amplifiée. Exemples sonores à l’appui, il évoque l’emprunt par des musiciens contemporains, d’instruments anciens, le clavecin par Massive Attack ou Deep Purple, plus souvent l’orgue liturgique, générateur d’atmosphère et plus couramment encore les ensembles de cordes.
Il enchaîne sur la citation d’œuvres préexistantes. Il ne s’agit pas de plagiat. Il distingue citation textuelle et réinterprétation. La transformation est plus profonde dans le second cas. Faisant écouter des œuvres de Mozart, Van Beethoven, de Grieg, reprises par Coolio, les Aphrodite’s Child, Marcus Miller, Guillaume invite le public à déterminer la nature de la citation.
Certains auteurs classiques ont eux-mêmes puisé leur inspiration dans des musiques ou chants populaires, on reconnaît « Frère Jacques » dans la symphonie numéro 1 de Malher, ou ont réécrit des œuvres existantes. L’exemple écouté est le Messiah de Haëndel, repris avec le même titre par Mozart. Certains auteurs modernes ont seulement cherché à reproduire le style, les exemples abondent. En conclusion, Les répertoires musicaux se croisent d’avantage qu’on ne le croit. Prochain rendez-vous le 19 mai pour Les année folles en musique.
De notre correspondant Benoit Gruhier