Muse : Saint-Dizier (52) donne l’exemple
Jeudi 7 décembre, l’inauguration de l’exposition “Venise révélée” avait lieu à Muse. L’occasion de dresser un bilan du lieu, mais aussi de voir comment les deux autres sites culturels homonymes de France s’en sortent.
Les sourires n’étaient pas de façade. L’inauguration de l’exposition “Venise révélée”, à Muse, jeudi 7 décembre, a été l’occasion pour des officiels de la Réunion des musées nationaux (RMN) – Grand Palais de venir en terre bragarde. Et impossible, vu la bonne humeur générale, de penser que l’exposition immersive était autre chose qu’un franc succès.
« Nous avons fêté le 15 000ème visiteur il y a quelques semaines (lire jhm quotidien du 14 septembre), et en dépit des changements d’expositions, nous restons sur le même étiage », se ravit Stéphane Lahierre, adjoint au conservateur du musée de Saint-Dizier. L’exposition autour de La Joconde, qui s’est terminée il y a peu, a drainé un peu moins de monde que celle sur Pompéi – un peu plus de 7 000 contre environ 8 000 – mais elle a davantage attiré les scolaires. « Il fallait le temps que les enseignants découvrent le projet, mais maintenant c’est fait, et ils sont demandeurs », sourit le conservateur.
Muse, ça marche partout
Le succès du musée immersif est reconnu en hauts lieux. « À Saint-Dizier, Muse a une homogénéité de lieu qui lui donne un certain attrait », explique Nathalie Blanc-Guelpa, directrice générale adjointe de la RMN – Grand Palais. Parce qu’en effet, les deux autres musées, à Barentin (Seine-Maritime) et Maubeuge (Nord) sont plus petits, et ne regroupent pas “Muse découverte” – l’exposition permanente – et “Muse immersif” – l’exposition temporaire – dans un même lieu.
« Nous avons d’excellents retours. Notre intuition de nous rapprocher au plus près du public, qui après avoir visité l’exposition une fois, y reviendrait, se révèle plutôt fondée », se réjouit Vincent Poussou, directeur des publics et du numérique de la RMN – Grand Palais.
À en croire les deux représentants de l’opérateur culturel, l’engouement autour de Muse à Saint-Dizier est similaire dans les deux autres communes accueillant l’exposition immersive.
Attractivité de la ville
Dans un élan chauvin, Quentin Brière, le maire bragard, s’est emporté : « Il fallait qu’on fasse Muse ici. Paris est un peu la vitrine de Saint-Dizier, parce que nous la sommes la capitale de la fonte d’art ! » L’hilarité de l’assemblée n’a pas empêché l’édile de dire tout le bien qu’il pensait de Muse. « Ça nous permet de voir des expos qu’on ne voit pas ailleurs », a-t-il lancé, pas peu fier.
L’attractivité de la ville, depuis l’installation de Muse, semble aussi avoir été améliorée. « Nous attirons bien sûr un public venu de l’agglo, mais aussi des départements limitrophes. Il y a même, pendant l’été, des touristes stationnés au lac du Der qui viennent nous rendre visite », assure Stéphane Lahierre.
Tout ce positif ne donnerait-il pas envie à la RMN – Grand Palais d’ouvrir d’autres Muse ? « Des municipalités sont intéressées », confie Nathalie Blanc-Guelpa. « Mais il faut trouver le lieu, une équipe municipale motivée, et aller chercher le financement », ajoute Vincent Poussou. Il semblerait que Saint-Dizier puisse servir de vitrine pour des élus locaux qui souhaitent accueillir un Muse dans leur commune…
Dorian Lacour