Muriel Hurtis (marraine du marathon du Der) : « Du plaisir à partager avec les gens »
Marraine de la 10e édition du Marathon du Lac du Der, la sprinteuse Muriel Hurtis, l’un des plus gros palmarès du sprint tricolore, se fait une joie de venir dans le nord de la Haute-Marne, dimanche 11 juin.
JHM Quotidien : Comment êtes-vous devenue marraine du marathon ?
Muriel Hurtis : « J’ai été sollicitée par une personne qui travaille pour le marathon et qui m’a proposé d’être marraine. Je vais profiter de cet événement pour découvrir cette région (elle habite Aix-en-Provence). A travers les courses, cela me permet de découvrir des coins inconnus. J’aime ces environnements sympathiques, ludiques, festifs et sportifs. Je prends du plaisir à partager avec les gens. Quelque soit son niveau, on peut tous trouver des formats de course adéquats. Je fais un petit peu de course sur route et du trail. J’ai connu un petit creux à la sortie de l’hiver. Je fais du fractionné sur piste. Je vais d’ailleurs courir en relais dimanche. »
JHM Quotidien : Avez-vous déjà couru un marathon ?
M. H. : « Non. J’en ferai un bientôt. J’ai déjà couru sur des dix kilomètres ou semi-marathon. Cela reste une épreuve pour laquelle je n’ai pas l’habitude de m’entraîner. Je découvre ces efforts longs. Ce sont d’autres préparations, avec de la régularité dans le rythme de course. Attention aussi à la chaleur, surtout sur ce type d’effort. »
JHM Quotidien : Quel est votre plus beau souvenir dans votre belle carrière ?
M. H. : « Il y en a eu beaucoup en seize ans de carrière en équipe de France. Je pense au relais 4 x 400 mètres médaillé aux championnats d’Europe, en 2014, ce qui m’a permis de terminer ma carrière sur une bonne note. Il y aussi eu le podium olympique, en relais, et les deux médailles aux Mondiaux, à Paris, en 2003. Il y a eu plusieurs très bons moments. »
« A domicile, les Bleus peuvent se surpasser »
JHM Quotidien : Quel regard portez-vous sur l’équipe de France d’athlétisme, à un an des Jeux olympiques ?
M. H. : « On a du potentiel qui arrive. Après, aux Jeux, c’est toujours très difficile. Cela n’a pas encore été possible pour les Français d’obtenir plus de trois médailles (en 1996, à Atlanta). Je pense à Kévin Mayer sur le décathlon. Chez les femmes, c’est plus difficile, notamment dans le sprint. Ce sont des cycles. Nous avons eu une très belle génération. Il y a une carte à jouer sur 800 m, avec Rénelle Lamotte. On espère aussi avoir de belles surprises. Après, à domicile, les Bleus peuvent se surpasser. Même si nous avons des petits trous dans certaines disciplines. »
JHM Quotidien : Etes-vous toujours dans le milieu de l’athlé ?
M. H. : « Je suis toujours dans le milieu, même si je n’entraîne pas. Cela ne m’a jamais attiré. Je donne des conseils aux athlètes, avec mon expérience du haut niveau. Je reste connectée avec la Fédération car je suis au comité directeur. Je suis les athlètes que j’ai côtoyés. On essaye de garder le contact. »
JHM Quotidien : Assisterez-vous aux Jeux de Paris ?
M. H. : « Si j’ai l’opportunité, je la saisirai. J’ai vécu quatre Olympiades, à Sydney, Athènes, Pékin et Londres. Ce sont des moments qui restent gravés. C’est au-dessus des Mondiaux ou des championnats d’Europe. C’est quelque-chose à vivre. C’est l’aboutissement pour un athlète. Il y a la compétition, le village olympique, le fait de pouvoir échanger avec les athlètes de différentes disciplines, de plein de pays. C’est un grand moment de partage. Le rêve pour chaque sportif. »
Recueillis par N. Chapon