Moulins à eau : « Un patrimoine utile à la nature »
Association. Troisième patrimoine en France après les châteaux et les églises, les moulins sont des richesses que l’association Les Amis des moulins de Haute-Marne entend bien défendre et promouvoir.
Samedi 10 février, l’association a tenu son assemblée générale au Moulin des Granges, (Rives dervoises) dont Elie et Mireille Georget sont les propriétaires. Ils étaient une quarantaine, rassemblés pour faire le point des activités 2023 et esquisser les objectifs pour l’année à venir.
L’association Les Amis des moulins de la Haute-Marne compte 72 adhérents représentant 48 moulins. En 2023, six nouveaux adhérents ont rejoint l’association.
Gérard Sellier, le président haut-marnais, a précisé que 2023 avait été une année « en demi-teinte ». Une analyse corroborée par Pierre Meyneng, président de la Fédération française des associations de sauvegarde des moulins (FFAM), venu apporter son soutien aux propriétaires locaux.
En dépit de l’article 49 de la loi dite “Climat et résilience” d’août 2021, qui précise que la destruction des seuils des moulins à eau ne peut désormais plus constituer une solution pour faire face aux obligations de circulation des poissons migrateurs, les programmes encourageant et finançant ces destructions perdurent. Notamment en s’appuyant sur une directive européenne imposant la libération de « 25 000 km de rivières françaises de tout obstacle ». De quoi raviver les remous et tourbillons juridiques concernant la « continuité écologique » qui ont coûté plus de 40 000 € à la FFAM au cours de cette année. Tout sauf un long fleuve tranquille, tant les incompréhensions entre les services de l’Etat et les propriétaires de moulins à eau sont nombreuses sur le terrain.
Depuis son arrivée à la tête de la FFAM, Pierre Meyneng s’est efforcé de travailler au rapprochement des trois fédérations de défense des moulins, mais sans grand succès… Malgré ces déconvenues, le président a annoncé qu’il tenterait à nouveau de fédérer les doléances de tous les défenseurs des moulins pour les porter auprès de la Commission européenne mais aussi du Parlement français.
Lors de cette assemblée, il a également mis en avant le potentiel de production d’énergie renouvelable et décarbonée des moulins, un élément non négligeable dans le contexte du réchauffement climatique (pour de l’autoconsommation).
Parmi les perspectives pour l’année 2024, Gérard Sellier compte beaucoup sur la récente collaboration avec le Syndicat mixte des six rivières (l’Amance, l’Apance, la Gourgeonne, le Salon, l’Ougeotte et le Vannon) en charge de la gestion des milieux aquatiques. Ce Syndicat est chargé de mettre en place des projets de restauration de rivières et des milieux humides, afin de permettre de retrouver des cours d’eau de bonne qualité. Une démarche identique a été entreprise avec le syndicat Vingeanne, Beze et Albane et d’autres sont à venir. Les portes ouvertes “Journées des Moulins” auront lieu les 22, 23 et 24 juin. Quant au congrès de la FFAM, il se tiendra du 26 au 29 avril, dans le Finistère.
De notre correspondante