Montier, notre bulle
Le photographe Fabrice Cahez dit tout dans son poème « Vingt-cinq ans ». Une série de rimes suivies, affichées à l’espace d’accueil presse et exposants du Cosec, qui résument l’esprit dans lequel le festival de Montier s’articule chaque année. Des « passionnés heureux » aux « images et partages », en passant par « le dévouement des bénévoles », ou encore « le militantisme et la conviction ». Mais aussi « des livres, des conférences, des projets, des leçons de science, des prises de conscience ». Le photographe connaît bien les équipes, l’atmosphère, les objectifs – dans tous les sens du terme – de l’événement le plus fréquenté de toute la Haute-Marne.
Montier, c’est une bulle. Une séquence hors du temps, où l’on voit Tony Crocetta passer quatre jours à dédicacer son ouvrage collector avec gentillesse et bienveillance. Où l’on voit les Munier, père et fils, afficher leur sympathie et leur fidélité à cette manifestation où ils ont pas mal d’aficionados. Où les scolaires sont toujours plus nombreux, car l’Afpan sait très bien que tout est une question de transmission. Où l’on fait la queue, et on fait bien de le faire, devant la Halle au Blé, pour s’offrir l’une des belles claques de cette cuvée 2022 avec l’expo « Life » du parrain Steve McCurry. « L’Afghane aux yeux verts » n’a pas pris une ride. Il y a aussi Hans Silvester, Jim Brandenburg, Arnaud Guerin. Ils sont venus, ils étaient tous là. Dans ce cocon à l’intérieur duquel on se sent bien. Où on a de l’espoir. Où l’on se dit que rien n’est perdu. Où les images de ces globe-trotters rappellent à quel point la nature est belle et précieuse. Sans donner de leçon ou culpabiliser. Juste rappeler que nous ne sommes pas seuls sur Terre. Et que nous ne sommes certainement pas détenteurs de la clé, ni du bonheur, ni de notre survie. Les « tribus du monde » qu’a rencontrées Anne de Vandière, eux, l’ont depuis longtemps.
N. F.