Montier-en-Der : la sécurité vue autrement à Lucy-Lebon
Tous les ans, tous les salariés de la fondation Lucy-Lebon doivent revoir la totalité des règles de sécurité à appliquer dans l’établissement. C’est d’autant plus important qu’ils ont à leur charge des enfants et des adolescents ayant des difficultés.
Jusqu’à maintenant, Fabrice Brulé, responsable de la sécurité et des travaux, se chargeait de former tout le monde sur un principe simple et classique en prodiguant des cours théoriques et en fournissant les documents nécessaires.
Alain Martinez, directeur général de la fondation, lui a demandé de mettre en place une nouvelle méthode de formation, plus agréable, plus ludique et qui pourrait remplacer la méthode théorique pure et dure. Qu’à cela ne tienne, Fabrice Brulé s’est inspiré d’un concept qui est dans l’air du temps : l’escape game. Si ce genre de jeu est à la mode et remporte beaucoup de succès, l’adapter à l’apprentissage des règles de sécurité n’est pas une technique spécialement répandue aujourd’hui en France.
Il a fallu tout inventer, créer les énigmes, installer les pièces et cela a pris un certain temps.
Basé sur dix énigmes à résoudre pour pouvoir sortir d’un ensemble de pièce en une heure et demie, deux heures maximum, le projet traite de tous les points de sécurité à connaître lorsque l’on travaille au sein de la fondation, aucun n’ayant été minimisé. « Il n’y a rien de tel que faire les choses concrètement plutôt que d’avoir des informations en visuel sur un papier », a expliqué Alain Martinez.
Au début de la conception de l’escape game, notre société n’était pas encore confrontée à la Covid-19. Cependant, Fabrice Brulé doit avoir des pouvoirs de visionnaires puisqu’en rentrant dans la première salle, les participants, au nombre de cinq, peuvent lire sur un parchemin accroché au mur : « Nous sommes tous réunis pour une formation sécurité. Toutefois, un virus (le bon virus) mortel se propage à la fondation, il nous est donc impossible de sortir du local sans courir le risque d’être contaminé ».
Fabrice Brulé accompagne les cinq salariés en formation mais c’est à eux de résoudre les énigmes qui vont de “comment placer cinq personnes différentes (enfants, adolescent violent, éducateur) dans un véhicule ?”, à “quelle est la méthode pour utiliser un défibrillateur ?”, en passant, entre autres, par les “comment agir en cas d’incendie ?” ou “quelles sont les modalités pour changer une ampoule ?”.
Chaque énigme résolue permettra de trouver la suivante et d’avancer de pièce en pièce jusqu’à la sortie. En plus, tout au long du cheminement, des rappels sécuritaires sont affichés.
Le fait de participer en équipe va également permettre de créer une cohésion et ainsi de partager, échanger et construire en fonction de l’expérience de chacun au sein de l’établissement. Par ce bais, cela leur permettra d’intégrer les bons réflexes sécuritaires dans le bon ordre, utiles pour le quotidien de la fondation plutôt que de faire des séances de rappel laborieuses. Il est d’ailleurs constaté qu’il y a nettement plus d’échanges entre les participants que lors d’une formation théorique.
A l’heure actuelle, les cadres et les membres du Comité social et économique (CSE) se sont déjà prêtés à l’exercice mais tous devront y passer à un moment ou à un autre, une fois par an. Quelques variantes seront alors apportées afin de réserver de nouvelles surprises. Pour ceux ayant tenté l’expérience, ils en gardent un bon souvenir, trouvant la méthode vraiment ludique et sympathique.
Sur un plus long terme, le but sera d’accueillir d’autres établissements qui souhaiteraient s’initier à la sécurité tout en s’amusant.