Monique Barthoneuf, une artiste pluridisciplinaire

Art. Monique Barthoneuf, alias Manou, artiste locale, expose ses œuvres durant deux week-ends à Sommevoire.

Manou, aujourd’hui âgée de 89 ans, a eu une vie bien remplie et la retraite n’en a pas ralenti le rythme. On pourrait en écrire un livre tant elle est passionnante lorsqu’elle raconte ses anecdotes. « Je ne m’ennuie jamais, j’ai toujours une nouvelle chose à faire » sourit Manou. Sa maison – ou plutôt son atelier – remplie d’œuvres diverses et variées en est la preuve.

Dès ses 18 ans, en 1952, Manou a intégré le monde de l’art, faisant partie de l’association des Jeunes amis des musées de France et sortant avec mention de l’école nationale de broderies d’art. Après une pause pour s’occuper de sa famille, en 1984, elle a repris ses crayons, son aiguille et s’est même essayé à la peinture qu’elle pratique encore aujourd’hui.

Manou crée avec tout et rien. Elle peint, sculpte, fait des collages, de la poésie et tant d’autres choses qu’il faut le voir pour le croire. On lui amène du bois pour sa cheminée, elle examine chaque bûche pour y découvrir un secret qu’elle mettra en valeur. Un caillou ramassé lors d’une balade devient un support pour une peinture. Un peu d’argile modelée et on découvre de jolis nains et leurs escargots. Quelques bouts de contreplaqué et elle y dessine différentes vues de Sommevoire. Mais ce n’est qu’une infime partie de ce qu’elle crée au quotidien.

Manou a participé à de très nombreuses expositions locales, régionale, voire internationales comme àBou Saada en 1990, et même à des concours. Elle a remporté lors de ses dernières participations le 3e prix du public à l’exposition Art’s Art 2014 à Langres en catégorie art brut ; la médaille de bronze au Salon international des créateurs du siècle à Verdun en 2015 dans la catégorie acrylique ; un diplôme au Salon international des créateurs du siècle à Vittel en 2016 dans la catégorie huiles ; le prix spécial du jury au concours international du Lions club de Gif-Chevry Poésies du point du jour 2019-2020 avec “La mère Michel” écris en patois haut-marnais. On ne pourrait citer tous les prix qu’elle a remporté tant ils sont nombreux.

Cependant, le dernier a énormément d’importance pour Manou. La direction de la Poste de Paris sud-ouest organise un concours de poésie, Postésie 2000. Au total, 7 100 poèmes ont été transmis par 5 800 poètes. Seules 200 œuvres ont été retenues, parmi celles-ci “Attente” de Manou.

Son poème est parti avec les 199 autres, à Kourou, en Guyane pour être embarqué à bord du satellite KEO, surnommé l’oiseau archéologique du futur, pour un voyage orbital de 50 000 ans autour de la terre.

Elle participe également à l’anthologie des Ecrivains de Haute-Marne, certains de ces poèmes y étant publiés.

Exposition ce week-end

Après une première exposition personnelle dans sa grange en 2012, elle a décidé de remettre ça cette année. Accompagnée de bénévoles afin de ne pas être seule, au vu de son âge, elle a déjà ouvert les portes de son exposition, samedi 5 et dimanche 6 août. Même les visiteurs qui connaissent déjà l’artiste sortent de là émerveillés par se qu’ils y découvrent. Ceux qui ne la connaissent pas encore tombent des nues, ne s’attendant pas à une telle quantité, une telle variété et une telle qualité d’œuvres.

Quant à Manou, il ne faut pas se fier à son dos un peu vouté et à sa canne. Elle aussi étonne. Elle a su conserver sa jeunesse d’esprit et c’est plein d’humour qu’elle leur raconte l’histoire de chaque objet. Elle passionne, elle ravie le visiteur.

L’exposition sera encore visible pour ceux qui l’ont manquée, samedi 12 et dimanche 13 août, de 14 h 30 à 17 h 30, au 6, rue Antoine-Durenne, à Sommevoire.

De notre correspondante

Corinne Loccidal

Attente

Tourner en rond

Faire les cents pas

Sentiment profond

Qui s’commande pas.

Angoisse qui me ronge

Et me noue l’estomac

Attendre, attendre…

Regarder l’heure…

Et cette aiguille

Qui n’avance pas !

Du calme ma fille

Ton mal en patience

Il te faut prendre !

Ce n’est pas l’heure.

Tourner en rond

Les mains moites,

Sentiment profond

Qui me laisse coite.