La force tranquille – L’édito de Christophe Bonnefoy
Les phases de poule, c’est bien. Ça permet en effet aux sélections nationales de se roder, d’ajuster, de rebondir si besoin, sur une série de trois matches. Et tant pis pour celles qui ne passent pas. C’est qu’elles n’étaient pas prêtes. Allemands et Belges doivent avoir le seum…
Les poules, dans cette coupe du monde de football, ont peut-être aussi laissé la place à des calculs pas vraiment dans l’esprit du jeu. L’Espagne, par exemple, a-t-elle délibérément laissé filer la victoire face au Japon, histoire de se rendre la suite de la compétition prétendument plus facile ? On ne le saura peut-être jamais.
Les matches à élimination directe changent la donne. Là, on ne triche pas. C’est, dès les 8e de finale, pour le dire de manière triviale… marche ou crève. La défaite, c’est le retour au pays. La victoire… l’espoir, peut-être, de soulever le trophée le 18 décembre.
Nos Bleus ont, comme on dit, fait tourner en poule face à la Tunisie. Résultat, un match perdu sans gloire. Mais ils étaient déjà assurés de la première place du groupe D. Ce dimanche, face à la Pologne, il leur fallait à la fois être conscients que leur adversaire n’était sur le papier pas le plus costaud qui soit, mais à l’inverse qu’un Lewandowski peut à lui seul renverser une situation. Jouer ce 8e, déjà, comme si c’était une finale.
Et le résultat du match, autant que la manière, donnent la mesure de la force des Bleus. Solides, précis, justes techniquement, jamais sur la défensive, Mbappé et les siens ont été au rendez-vous. Et ils envoient un message très clair à leurs futurs ou possibles futurs adversaires. L’obtention de la seconde étoile n’était pas le fruit du hasard. Viser la troisième n’a rien d’utopique.