Mondial de rugby : La France en demi-teinte face à l’Uruguay
Dans une ambiance surchauffée, l’équipe de France a souffert pour venir à bout d’une coriace équipe d’Uruguay qui a plié en fin de rencontre (27-12), jeudi 14 septembre, à Lille. Les remplaçants français n’ont pas marqué des points.
Sur sa lancée de sa victoire (27-13) face à la Nouvelle-Zélande, en ouverture de la coupe du monde, le XV de France, qui affrontait l’Uruguay, jeudi 14 septembre, au stade Pierre-Mauroy de Lille, avait à cœur de remporter un deuxième succès dans ce Mondial et, par la même occasion, de faire un grand pas vers la qualification pour les quarts de finale.
Si un France-Uruguay est une affiche alléchante en football, on ne peut pas en dire autant en rugby. Ce deuxième match de la phase de poule était l’occasion pour les “coiffeurs” tricolores de se montrer et peut-être de gagner leur place dans le XV titulaire. Le sélectionneur de l’équipe de France, Fabien Galthié, avait opté pour un large remaniement, avec pas moins de douze changements, histoire de s’appuyer sur la fraîcheur des entrants.
A défaut de fraîcheur, les Bleus se sont montrés beaucoup trop brouillons et indisciplinés forgeant leur victoire (27-12) dans le deuxième acte avec l’entrée des finisseurs.
Pourtant, il ne fallait pas attendre longtemps pour voir l’ouverture du score après trois minutes de jeu seulement, sur une pénalité de Melvin Jaminet glanée par le pack tricolore (3-0, 3’).
Une entrée en matière délicate pour les “Toros” qui réagissaient immédiatement. Sur leur première incursion, les Uruguayens se montraient chirurgicaux. Etchevery, d’une diagonale au pied millimétrée, trouvait son ailier Freitas pour le premier essai de la rencontre (3-5, 6’). Le match était lancé. Piqués un peu au vif, les Bleus trouvaient à leur tour le chemin de l’essai par le Rochelais Antoine Hastoy (10-5).
Les Sud Américains se montraient vaillants en ce début de match et parvenaient à contenir les vagues françaises. Et après 25 minutes, les visiteurs ne comptaient que huit longueurs de retard (13-5). Malgré une main- mise sur le ballon, le XV de France commettait des maladresses. Coupable d’un plaquage à l’épaule, Romain Taofifenua frisait même la correctionnelle. Mais le deuxième ligne tricolore héritait seulement d’un carton jaune. Ouf !
Ce premier acte laissait les spectateurs sur leur faim. La faute à une équipe d’Uruguay qui a joué les yeux dans les yeux avec les Français. On ne sait pas si c’est dû aux nombreux changements, toujours est-il que le XV de France s’est montré trop brouillon au cours des quarante premières minutes, en manquant beaucoup d’occasions de scorer, à cause notamment d’une conquête en délicatesse.
Avec seulement huit points de retard à la pause, les Sud-Américains pouvaient croire au miracle. De leur côté, les Bleus allaient devoir faire preuve de réalisme pour plier la rencontre. A la mi-temps, les remplaçants n’avaient guère marqué de points.
Mauvaka sonne le réveil
Et le début de la seconde période n’était pas de nature à rassurer les spectateurs du stade Pierre Mauroy. Les Bleus n’arrivaient pas à sortir de leur léthargie. Même l’arrière toulousain Melvyn Jaminet commençait à trembler face aux perches : chose rare. A la 50’, le staff tricolore en profitait pour remettre de l’ordre dans la maison du XV de France en effectuant cinq changements.
L’Uruguay profitait de la torpeur de l’équipe de France pour inscrire un deuxième essai par Amaya (13-12, 55’). Les Bleus ne comptaient plus qu’un point d’avance.
La France n’avait pas le temps de gamberger que le talonneur toulousain, Peato Mauvaka, tout juste entré en jeu, sonnait la révolte en déchirant la défense uruguayenne. Il donnait un peu d’air à son équipe (20-12).
L’entrée des “finisseurs” faisait du bien au XV de France, toujours en difficulté dans le secteur de la conquête et beaucoup pénalisé durant cette rencontre.
Loin d’être flamboyants, les coéquipiers d’Anthony Jelonch, qui effectuait son grand retour sur le terrain, après six mois sans jouer, assuraient malgré tout l’essentiel, à savoir la victoire avec un dernier essai inscrit par Louis Bielle-Biarrey (27-12). Mais pour ce qui est de la copie rendue, jeudi soir, on repassera. Elle n’a pas dû être du goût du sélectionneur Fabien Galthié. Quant aux Sud Américains, ils pouvaient sortir du terrain la tête haute et s’offraient un même tour d’honneur. Il n’y a pas que le football en Uruguay !
Romain Randoing