Moins pire – L’édito de Christophe Bonnefoy
Il paraît que tout va bien. Enfin… c’est mieux que prévu. Disons, pour parler simple, que c’est “moins pire” que ce qu’on nous annonçait. Le Covid aura eu ses effets néfastes. Les morts, en premier lieu. Terrible. D’un point de vue sociétal ensuite, on peut aussi affirmer sans vraiment se tromper qu’il a changé nos existences. Celle des enfants, par exemple. Confinement oblige, ils auraient, a priori, moins bien appris. On pouvait ainsi craindre que le retard à l’école ne devienne irrattrapable. D’ailleurs les bambins, en primaire, avaient déjà, avant la crise, du mal avec la lecture, l’écriture, les maths… C’est dire…
Miracle, on nous annonce que les CP et CE1 ont aujourd’hui un niveau comparable à ceux de 2019. D’aucuns diront qu’ils sont aussi médiocres qu’auparavant. C’est parler un peu vite. C’est prendre, toujours, la question par le mauvais bout de la lorgnette. Les élèves vivent désormais avec un masque. Ils s’y sont habitués, par obligation. Mais ils ne seraient pas, comme on pouvait le craindre, ces enfants d’une “génération sacrifiée”, terme redevenu au goût du jour, virus oblige.
L’occasion de se réjouir, sans doute, de leur capacité à s’adapter. Mais aussi, et peut-être surtout, de louer l’investissement de leurs professeurs. Au plus fort de la crise sanitaire, on applaudissait chaque soir les soignants. A juste titre. On pourrait, de la même manière, ramener à leur vraie valeur ceux qui se sont investis chaque seconde, ont tout fait pour assurer la continuité de l’enseignement. L’Education nationale, terme ô combien générique, a tenu bon. En primaire, entre autres, il a fallu innover, inventer, rassurer souvent. Le résultat est là.