Mode d’emploi d’un triathlète qui s’entraîne sous canicule
Même sous les températures extrêmes comme celles qui viennent d’être enregistrées, le triathlète Gauthier Cornuel poursuit l’entraînement. Ses trucs pour tenir bon.
« Je veille à m’hydrater régulièrement pendant la journée ». À entendre Gauthier Cornuel, cette règle est un principe indépassable pour continuer à courir, à pédaler et à nager. De l’eau, il en avale spécialement avant et après l’effort. Le deuxième impératif applique le bon sens : la course, c’est le matin; la nage, l’après-midi. Reste que ces précautions sont insuffisantes pour endurer des températures qui dépassent haut la main les 30°C. Gauthier veille donc également à adapter son alimentation, sachant qu’en qualité de compétiteur de haut niveau, il suit en permanence « un régime strict ». Pour cet aménagement-là, il délègue… « J’ai la chance d’avoir une mère qui me prépare des salades fraîches… ». Que Gauthier prolonge avec de la pastèque. Ou des glaces, plus rarement, et si ce sont encore celles de sa mère, qui sait économiser le sucre. Pas de viande en particulier ? Non. De toutes les manières, le triathlète est plutôt poisson. Pour échapper à des endormissements laborieux liés à la chaleur, Gauthier prend souvent une douche « très froide » juste avant de se coucher, même s’il est passé par la piscine qu’il a « la chance » d’avoir chez lui. Et embarque une bouteille d’eau qui sort du réfrigérateur avec lui, pour le coup, c’est parti, bonne nuit.
L’été reste synonyme de liberté
« Des températures élevées génèrent une fatigue générale, notamment parce qu’elles accélèrent le rythme cardiaque ». Cette fatigue érode-t-elle son moral ? « Je crois que ça dépend ». S’entraîner avec des amis plutôt qu’en solo servirait de traitement préventif. Même si, sauf à ce que l’entraînement s’éternise, Gauthier vit plutôt bien le face à face avec lui-même. La longueur de l’effort peut toutefois engendrer une situation redoutable quand il fait très chaud : « constater que la gourde sonne presque creux alors qu’il lui reste des kilomètres à rouler… » Mais l’élément associé à la canicule qui ennuie le plus Gauthier, c’est la « petite gêne » à respirer, surtout « en faisant des fractionnés ». Au total, le triathlète s’accommode de ces fortes chaleurs. Et retient que « c’est chouette de courir dans la fraîcheur du matin, quand il y a en outre peu de monde ». Cette adaptation ne l’empêche pas de préférer les entraînements du printemps et de l’automne. C’est bien plutôt l’hiver qui lui semble le plus ardu à affronter, par météo de « pluie constante » notamment, et de temps en temps couplée avec du froid pour tout couronner. « J’empile des couches de vêtements, j’ai donc un peu plus de mal à respirer, je suis un peu plus compact ». La canicule lui épargne cette sensation de liberté entravée.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr